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Dans cette école maternelle de Haute-Loire, la classe est dehors

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Vendredi 6 septembre, milieu de matinée. Dix-neuf élèves de la classe de moyenne section de l’école maternelle Sainte-Thérèse, à Brioude, s’amusent dans le petit square Séguret. La récréation est terminée depuis une bonne demi-heure, mais ils courent dans l’herbe, jouent avec les branches d’arbres et bavardent entre eux. Leur maîtresse Sylvie Gaillard ne leur dit rien… Bien au contraire, elle les encourage à profiter de cet environnement. "C’est mon tout nouveau projet éducatif", présente-t-elle fièrement.

Après avoir déjà essayé plusieurs méthodes d’apprentissage stimulant notamment l’autonomie au cours des quinze dernières années, cette professeure des écoles s’est lancée, cette année, dans un nouveau projet qu’elle a sobrement intitulé "école dehors". Comme son nom l’indique, il s’agit ni plus ni moins de faire classe à l’extérieur. "Seul le cadre change, sinon c’est comme à l’école", précise l’enseignante.

Un champ des possibles presque infini

Pendant une quarantaine de minutes, exit donc les chaises, tables ou autres tableaux, et place aux arbres, bancs en pierre et même au puits du parc Séguret, à environ cinq minutes à pied de l’école Sainte-Thérèse. "Le champ des possibles est immense, s’enthousiasme la professeure des écoles. Pour apprendre, les enfants ont besoin de voir, toucher, sentir… Et ce n’est pas toujours possible dans une salle de classe, même si elle est bien équipée."

Dans le projet école dehors, les enfants doivent utiliser la nature pour apprendre.

Pour cette première séance de l’année, moins d’une semaine après la rentrée, les enfants sont divisés en deux groupes. Ils commencent par une courte séance d’échauffement car cette cession s’annonce sportive. Pour apprendre à compter, leur maîtresse et Mathilde leur ont demandé d’aller chercher des branches aux quatre coins du parc. Ils doivent ensuite les mettre dans des caisses numérotées d’un à trois, selon leur taille.

"Ce que je trouve incroyable, c’est la manière dont ils s’entraident. Lorsque les boîtes sont trop lourdes, par exemple, ils vont s’aider pour les porter. C’est un autre intérêt de ce projet."

Au cours de cette séance, la professeure des écoles insiste pour que chaque petit nomme ce qu'il voit, sent ou touche : « Et ça qu’est-ce que c’est  ?", "L’herbe était mouillée ou sèche  ?"… "C’est important pour eux de pouvoir décrire en plus de montrer", souligne Sylvie Gaillard.

Une méthode importée de Scandinavie

Si l’enseignante est aussi rodée alors qu’il s’agit également d’une première pour elle, c’est parce qu’elle s’est bien renseignée au cours des derniers mois. Cette méthode d’apprentissage n’est effectivement pas une invention de Sylvie Gaillard. Elle est notamment très présente depuis plusieurs années dans le système éducatif scandinave. "C’est compliqué d’avoir des informations sur cette région du monde à cause de la barrière de la langue. Donc, de mon côté, je me suis plutôt instruite à l’aide de blogs français et québécois", indique-t-elle.

Sylvie Gaillard est accompagnée par Mathilde (à gauche), assistante maternelle.

Pas question pour autant de faire un simple copier-coller de ce qui se fait ailleurs. Sylvie Gaillard a apporté sa patte : "Généralement, ça se fait plutôt dans un milieu naturel, mais moi, je voulais aussi faire ça dans un milieu urbain. Je trouve important que les enfants apprennent dès maintenant à appréhender leur ville, comme tout bêtement les passages cloutés."

À la fin de l'activité, Sylvie Gaillard fait un bilan, en demandant aux enfants de donner un nom à ce qu'ils ont récolté.

Pour le moment, l’enseignante espère réaliser ces excursions aux parcs Séguret et de La Visitation, ainsi qu’à l’esplanade de Verdun toutes les deux semaines, avant de progressivement passer à un rythme hebdomadaire. "Ça sera le lundi. Comme ça, après un week-end reposant, les enfants seront en forme", sourit-elle. Sylvie Gaillard annonce par ailleurs que dans le cadre de ce projet, une sortie d’une journée à Montpeyroux (Puy-de-Dôme) est prévue au cours de l’année, pour observer un tout nouvel environnement.

 

Timothé Soulié