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Dans ce petit village de Haute-Loire, une parcelle de terrain sème la discorde

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Fourmagne est un petit hameau d’ordinaire paisible de la commune de Saint Paul-de-Tartas… Beaucoup moins depuis que circule une pétition à l’adresse de la municipalité qui a recueilli 101 signatures dont l’ensemble de celles des habitants du hameau. Elle demande à la municipalité « de mettre un terme à l’assignation en justice à l’encontre de Fabrice Granouillet ». Une pétition dont le maire, Marie-Laure Mugnier, surprise, admet avoir « eu écho » sans en avoir pris connaissance.En 2018, Fabrice Granouillet avait acquis deux parcelles communales en contrebas de la propriété familiale, à Fourmagne. « Six ans plus tard, la municipalité nous attaque en justice pour récupérer les parcelles, sur lesquelles nous avons construit un escalier en pierre pour permettre l’accès à notre terrain », explique cet habitant. Et de poursuivre : « Le maire invoque la présence d’un ancien métier à ferrer. Il n’était pas entretenu au moment de l’achat, depuis, nous l’avons embelli et sous prétexte de vouloir récupérer les parcelles, la municipalité demande la destruction d’une partie de notre escalier qui laisserait place à un talus faisant courir un risque de chute permanente à mes parents âgés de plus de 75 ans ». Si le juge lui donne tort, il devra restituer à la commune le terrain dans l’état où il a été acheté.En attendant la décision de justice, le maire Marie-Laure Mugnier explique que son équipe a été sollicitée au lendemain de l’élection par des habitants de la section de Fourmagne, Le Chaussadis. « Ils nous ont demandé de récupérer ces terrains. On s’est rendu compte qu’il s’agissait de délaissés de voirie, et de fait, qu’ils sont inaliénables et le métier à ferrer fait partie de notre patrimoine rural. De plus, il n’y a pas eu d’enquête publique pour déclasser les parcelles. Elles n’auraient jamais dû être vendues à un particulier (ndlr : sous l’ancienne municipalité), a fortiori à un premier adjoint à l’époque, parce que c’est du bien commun sur lequel il y a du patrimoine », explique-t-elle. Et d’ajouter que « cette guerre des intérêts particuliers contre l’intérêt général gangrène notre commune ». « Je suis sorti de la salle du conseil et n’ai donc pas participé au vote, il ne peut donc rien m’être reproché », se défend, quant à lui, Fabrice Granouillet.À la justice de trancher, désormais après deux renvois, mais reste que la méthode interroge le jeune propriétaire. « Dans cette affaire, nous regrettons l’absence de rapport humain ». Ce à quoi Marie-Laure Mugnier réplique « ne pas souhaiter un arrangement sous le manteau qu’on pourrait nous reprocher demain ». 

Un réverbère et des poubelles déplacés

À Fourmagne, il n’y a pas que le métier à ferrer et les escaliers qui créent des tensions, il y a aussi un réverbère et des poubelles. Denise Teyssier, 84 ans, a vu les containers à poubelle et « son » réverbère déplacés de quelques mètres de son domicile. « Le lampadaire avait été installé sur mon terrain par une précédente municipalité. Le maire m’a dit : “vous en avez profité 40 ans, ça suffit !”. Je ne peux plus rester chez moi car je n’y vois plus rien, j’ai peur de tomber. Et les poubelles traînent si personne me les porte, j’ai du mal à marcher », regrette-t-elle. Plusieurs habitants du hameau se sont émus de cette situation et la déplorent. « Là encore, l’intérêt particulier prime, remarque Marie-Laure Mugnier. En rénovant les réseaux, on a tout passé en domaine public. Il est hors de question que cette dame ait un passe-droit. Pourquoi irait-on éclairer sa cour, c’est inadmissible ! Il est de ma responsabilité d’élue d’être juste, sinon ça ne s’arrête plus et on fait du cas particulier. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans la plupart des communes pour ne pas avoir de vague ». Son premier adjoint Bernard Jallat abonde : « Si c’est illégal, c’est illégal ! Il ne faut pas faire de sentiment quand on prend des décisions. On essaie de changer les choses sans brutalité ».

Nathalie Courtial