Maladies cardiovasculaires : l’intérêt du Nutri-Score confirmé par une vaste étude
Nouvel élément à l’appui du Nutri-Score, ce logo visant à fournir une information rapide sur la qualité nutritionnelle des aliments et boissons, lancé en 2017 : une vaste étude, publiée mercredi 11 septembre dans le Lancet Regional Health-Europe, conclut que la consommation d’aliments moins bien classés dans cet étiquetage est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, principale cause de mortalité en Europe occidentale.
Une équipe de scientifiques de l’Inserm, de l’INRAE, du Cnam, des universités Sorbonne Paris Nord et Paris Cité, en collaboration avec des chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (OMS-CIRC), a observé 345 533 participants d’une cohorte européenne répartis dans sept pays d’Europe. Entre 1992 et 2010, 16 214 de ces Européens ont développé une maladie cardiovasculaire (dont 6 565 infarctus du myocarde et 6 245 accidents vasculaires cérébraux ou AVC). Il est apparu que les participants consommant en moyenne plus d’aliments moins bien notés au Nutri-Score présentaient un risque accru de maladies cardiovasculaires, notamment d’infarctus et d’AVC. Et "ces associations étaient significatives après la prise en compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie", est-il souligné dans un communiqué de l’Inserm.
Un nouvel algorithme
La publication de cette étude intervient une semaine après que le géant agroalimentaire français Danone a annoncé qu’il n’afficherait plus le Nutri-Score sur ses yaourts à boire, désormais défavorablement notés. Le mode de calcul a changé fin 2023, via un nouvel algorithme, pour mieux prendre en compte les connaissances en matière d’alimentation et de santé. Le sucre, le sel, les mauvaises graisses, comme l’absence de fibres ou d’autres nutriments, ont ainsi été davantage pénalisés.
Avec ses pastilles allant du vert au rouge, assorties des lettres de A à E, le Nutri-Score existe aussi, sur une base volontaire, dans six autres pays européens : Allemagne, Belgique, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas et Suisse. La Commission européenne sortante avait renoncé à présenter une proposition sur l’étiquetage nutritionnel, notamment face à la vive opposition de l’Italie, qui avait aussi rallié Chypre, la Grèce, la République tchèque, la Roumanie ou la Hongrie. Les résultats de l’étude "fournissent alors des éléments clés pour soutenir l’adoption du Nutri-Score comme logo nutritionnel obligatoire en Europe", a plaidé Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, citée dans le communiqué. Par le passé, plus de 140 publications publiées dans des journaux scientifiques internationaux avaient déjà démontré la validité de cet outil.