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Сентябрь
2024

“Trois, deux, un” : c’est l’heure d’écouter le rock néo-yéyé de Juniore

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Flotterait-il sur le troisième album de Juniore – et pour reprendre l’un de ses meilleurs morceaux – un air de Déjà Vu ? Au-delà du titre, réagencement à rebours du précédent (Un, deux, trois, 2020), le discret trio mixte serait-il composé d’impénitent·es passéistes ? “C’est la même rue, pas le même quartier”, dit à dessein le morceau en question : sans révolutionner sa formule, la bande avance. Et si Juniore regarde dans le rétro, ce n’est que d’un œil, l’autre étant rivé sur l’horizon., le nôtre.

Plus électrique, plus acide, nettement plus garage mais toujours aussi pop – renouant avec l’urgence de l’inaugural Ouh là là (2017) –, Trois, deux, un radicalise la geste de son prédécesseur. Anna Jean, avec ses mots et sa voix, installe un impérial désœuvrement (façon Bardot/Hardy) sur une planche surf rock portée par des guitares lourdes, au-dessus de vagues psyché tourbillonnantes. Du mordant des claviers aux mirages d’un mixage espiègle (vents et chuchotements à l’arrière-plan du Bowling de Diano Marina), la production de Samy Osta précise les contours de ses chansons racées.

Fausse désinvolture et bonbons au poivre

Les balancements du magnifique Grand Voyageur, une Méditerranée aux chœurs de sirène amusée ou les arabesques d’Elle est où ? complexifient le souffle de nostalgie contemporaine. Un souffle que l’on doit à une écriture aiguisée, rendant plus tranchantes ces chansons faussement désinvoltes.

À la fois collection de 45t et boîte de bonbons au poivre, on y goûte pour le plaisir de s’y piquer – comme marcher pieds nus sur une plage constellée de tessons saillants.

Trois, deux, un (Le Phonographe/Sony Music). Sortie le 13 septembre. En concert à la Gaîté Lyrique, Paris, le 8 septembre et en tournée française.