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"Le pot de terre contre le pot de fer" : dans l'Allier, le combat "rare" de cette quinquagénaire pour pouvoir se soigner

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Elle le sait bien. Ce nouveau combat qui s’annonce, c’est « le pot de terre contre le pot de fer ». Car en face se dresse un géant qui a un nom : Assurance maladie. Mais parce que ce géant lui fait vivre « une injustice », Christiane n’est pas près de lâcher l’affaire.Après tout, des épreuves, cette Gannatoise de 58 ans en a connu quelques-unes depuis vingt ans. L’annonce d’un cancer du sein, d’abord. Un long traitement ensuite. Puis une première récidive, et même une deuxième, avant l’annonce d’une autre maladie il y a peu.

Et pourtant, même  le médecin est formel

De quoi lui forger un mental de battante qui se révèle plus utile que jamais aujourd’hui. Car depuis début 2023, cette Bourbonnaise vit donc « un combat dans le combat ». D’abord, elle doit prendre un nouveau traitement, le Faslodex, un fulvestrant utilisé pour soigner le cancer du sein. Mais elle doit aussi… en supporter la charge financière. En cause : un remboursement de l’Assurance maladie qui se base uniquement sur le prix du générique.

« Or, ce générique, je ne le supporte pas. La seule fois où je l’ai pris, j’ai eu trop d’effets secondaires », assure la quinqagénaire. Dont même le médecin est formel : « Je peux confirmer que ma patiente ne supporte pas de générique, qu’il lui faut du Faslodex et que toute autre solution médicale n’est pas envisageable », affirme dans un courrier l’oncologue de Christiane, qui la suit au centre Jean-Perrin à Clermont-Ferand.Pas d’alternative autre que le princeps (la molécule originale), donc. Avec un reste à charge que la CPAM ne prend pas en compte. Chaque mois, depuis un an et demi, la Gannatoise explique ainsi devoir s’acquitter de 185 € de sa poche pour se soigner. Soit un préjudice, à date, de près de 3.000 €.

«?On ne parle pas d’un médicament de confort?, mais d'un traitement que j'aurai toute ma vie »

« C’est une vraie aberration, une double peine, d’autant qu’on ne parle pas d’un médicament de confort mais d’un traitement que j’aurai à vie », déplore Christiane, bien décidée à faire entendre sa colère auprès de la CPAM. Son avocat, Me Gilles-Jean Portejoie, entend d’ailleurs assigner la Sécu en justice. « Car pour ma cliente, qui doit déjà faire face à la maladie, cette situation est insupportable, pointe le conseil. L’Assurance maladie passe outre les recommandations médicales. Nous voulons que nos droits soient reconnus, et que les sommes engagées soit remboursées. »

Son avocat veut assigner la Sécu devant la justice  

De son côté, l’Assurance maladie reconnaît la « situation embêtante » de Christiane, mais dit se trouver face à un cas « rare et atypique », comme exprimé par Virginie Cassaro, directrice de la CPAM de l’Allier. Qui rappelle, concernant le Faslodex, que c’est un très officiel Conseil économique des produits de santé qui a établi un prix de remboursement aligné sur celui des sept génériques existants. « Or, ce prix de remboursement s’impose aussi à la CPAM. Du reste, en général, le laboratoire qui fabrique le médicament original finit par revoir son prix. Là, ça n’a pas été le cas. »

Un « cumul de facteurs », en somme, qui contraint Christiane à devoir mettre de sa poche une somme à trois chiffres, mois après mois. Jusqu’à quand ? « En tout cas, on va pousser jusqu’au bout, on n’a rien à perdre, assure la pétillante quinquagénaire qui, épaulée par son mari Philippe, n’en est plus à un combat près. « Mais là, c’est aussi un combat de principe. Et puis, peut-être que cette affaire pourra servir à d’autres personnes se trouvant dans un cas similaire. »

Pierre GeraudiePhotos François-Xavier Gutton