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"Avant, nous étions moins infestés" : début du faucardage à Montluçon pour évacuer plusieurs tonnes d'élodée

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Par endroits, le Cher ressemble à un tapis vert. Comme chaque année, l’élodée du Canada, une plante invasive originaire d’Amérique du nord, prend ses quartiers d’été dans le lit de la rivière chère aux Montluçonnais. Et comme chaque année, des spécialistes du faucardage sont appelés à la rescousse pour redonner au cours d’eau qui traverse la ville un visage plus présentable.

Depuis près de dix ans, cette mission échoit à l’entreprise Saint-Eloy Paysage pro, basée dans le département du Cher. En poste depuis lundi, Cédric Thué supervise les allers et venues des trois embarcations chargées d’avaler la plante qui pourrit la vie des pêcheurs et des amateurs d’aviron.

Pas loin d'atteindre des records

"Nous travaillons avec deux bateaux équipés de propulseurs et une faucardeuse amphibie qui peut évoluer dans les zones où l’eau est peu profonde notamment sur les bords de la rivière et près des arches des ponts qui l’enjambent", explique-t-il. La première embarcation coupe l’élodée. À charge pour la deuxième de ramasser la plante qui sera ensuite stockée et transformée en compost.

C'est une entreprise du Cher qui mène les opérations de faucardage 

Un travail de longue haleine qui devrait se poursuivre jusqu’au 20 septembre. Car ce sont huit hectares qu’il faut traiter cette année entre la passerelle des Nicauds et le pont Saint-Jacques.

Et la quantité d’élodée à évacuer n’est pas loin d’atteindre des records. La faute aux hivers de plus en plus doux. "L’eau de nos cours d’eau n’a plus le temps de refroidir suffisamment pour altérer la croissance de la plante. Avant, quand le mercure indiquait des températures négatives, elle ne poussait plus. Nous étions moins infestés", constate Cédric Thué.

Un phénomène récurrent

Un phénomène que les responsables du club d’aviron de Montluçon observent chaque année. "Nous sommes contents de voir que les opérations de faucardage ont commencé mais pour nous c’est un peu tard. Car les compétitions se déroulent d’avril à début juillet avec les championnats de France. Et c’est la période où il y a le plus d’entraînement pour celles et ceux qui veulent faire de la compétition", expose Flavie Boiteux.

Et la co-présidente du club montluçonnais d’aviron de regretter les conditions dans lesquelles ses licenciés s’entraînent. "La présence de l’élodée réduit les zones où l’on peut passer avec nos embarcations et comme nous ramons en allant en arrière, il peut y avoir des risques de collision."L’idéal, reconnaît Flavie Boiteux, consisterait à mener des opérations de faucardage deux fois par an. En avril et à la fin de l’été. Car l’élodée est une dure à cuire. Pour en venir à bout, il est nécessaire de prendre le mal à la racine et pour cela il faudrait employer les grands moyens comme l’assèchement d’une partie du Cher.

Des solutions alternatives

"Sans doute trop compliqué et trop coûteux", remarque Cédric Thué qui avance une solution : le chaulage. Autrement dit, un traitement à la chaux. "Elle a pour principe actif de manger la matière organique, et la matière organique, c’est quoi ? C’est ni plus ni moins la vase qui contient les nutriments nécessaires au développement de l’élodée", avance le chef du chantier.

Une solution beaucoup trop radicale pour Vincent Guillaumin, responsable du Pôle police pêche et surveillance des milieux aquatiques à la fédération de l’Allier. "D’autant que cela se fait dans les étangs asséchés et pour la faune aquatique, cela aurait des conséquences." Il n’y aurait donc pas de solution ? "Pour moi, c’est impossible ou alors vous mettez 20 personnes tous les jours sur les bords du Cher qui interviennent aussitôt qu’une bouture fait son apparition." L’élodée a encore de beaux jours devant elle.

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Martial Delecluse