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Сентябрь
2024

Pour la chambre régionale des comptes, il manque trop de rames pour que le service de trains TER soit satisfaisant en Auvergne-Rhône-Alpes

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Les grandes collectivités peuvent depuis 2022 saisir la chambre régionale des comptes (CRC) pour une étude, une seule fois par mandat. Le Conseil régional a très vite usé de ce droit pour un audit sur le matériel roulant de la SNCF, qui doit devenir propriété de la Région. Ce qui paraît logique car c’est la collectivité, autorité organisatrice, qui renouvelle le matériel et paie son entretien.La CRC devait répondre à trois questions : le matériel est-il adapté ? L’entretien et la maintenance permettent-ils d’atteindre le niveau de service attendu ? Et enfin, comment rendre la politique du matériel roulant plus efficiente ? La chambre a rendu son verdict jeudi dernier… pile au moment où le conseil régional se choisissait un nouveau président avec Fabrice Pannekoucke (LR).

L’état du matériel ne contribue pas à la qualité de service. L’état du matériel est responsable d’un quart des annulations et des retards de trains. Selon les enquêtes menées par la SNCF, 87 % des usagers se disent satisfaits… Des résultats « en décalage avec l’expression des associations d’usagers », note la CRC. Sur la base de sa propre enquête, elle estime à 53 % le pourcentage d’usagers satisfaits. Car si le taux de trains en retard est de 8 %, il grimpe à 14 % « vu de l’usager » car les retards sont plus nombreux en périodes de pointe qu’en heures creuses ou pendant les week-ends. Avec les annulations, on arrive à 20 % de trains impactés, soit deux trajets par semaine pour quelqu’un effectuant cinq allers-retours hebdomadaires.

Un parc sous-dimensionné. Pour la chambre, l’insuffisance de rames (il en faudrait au moins 30 supplémentaires) est la cause principale de ces « atteintes à la qualité ». Les radiations récentes de matériels et les retards de livraisons de rames « commandées trop tardivement » pèsent aujourd’hui sur « la consistance » du parc. La hausse de la fréquentation depuis 2022 (104 voyageurs par train en 2022 contre 90 en 2017) et les prévisions de hausse laissent penser que cette situation perturbée va se prolonger jusqu’en 2027, note la CRC. Elle ajoute que la Région va être confrontée à un « mur d’investissements de 3,8 milliards a minima » d’ici 2035. Et cette prévision ne tient pas compte des investissements nécessaires à l’ouverture à la concurrence et la mise en place des SERM, les RER métropolitains.

La nécessité d’améliorer la maintenance. Le taux de trains immobilisés pour maintenance est en nette amélioration : moins de 17 % en 2022 contre 21,5 % en 2017. Mais la maintenance conserve « des faiblesses ». Les ateliers sont « trop concentrés autour de Lyon », « vieillissants et sous-dimensionnés ». Le travail de nuit et les week-ends sont trop peu mobilisés, note aussi la chambre régionale : seulement 35 % des opérations de maintenance, « alors que les usagers souffrent du manque de place dans les trains ou constatent de trop nombreuses annulations ».

"Nous faisons le même diagnostic"

Le vice-président en charge des transports, Frédéric Aguilera (LR), voit dans ce rapport la confirmation des choix de la Région. « Les montants d’investissements correspondent à ce que nous avons prévu d’ici 2035. Quant aux recommandations, nous les avons intégrées en décembre avec les différentes conventions passées avec la SNCF, preuve que nous faisons le même diagnostic que la chambre. »

Laurent Bernard