Reflextime, basée à Volvic (Puy-de-Dôme), s’est organisé pour développer son marché
La start-up Reflextime est toujours basée à la pépinière d’entreprises de Riom-Limagne-Volcans, à Volvic, mais s’y trouvera peut-être bientôt à l’étroit.
La société créée début 2023 par Cynthia Rousseau et Thomas Pisano, après une rencontre sur les bancs de l’ESC Clermont, a développé un dispositif médical destiné à la rééducation à la fois motrice et cognitive.
A la base, l’idée est venue de Thomas Pisano, ancien gardien de but, qui avait travaillé sur des prototypes pour améliorer ses performances sportives en stimulant les réflexes et qui explorait déjà des pistes de développement autour des maladies neurodégénératives. Après étude de marché et le constat que le domaine du sport était déjà occupé, c’est vers celui de la rééducation que les jeunes entrepreneurs se sont tournés.
Kit complet« Nous avons pivoté en octobre 2020, rappelle Cynthia Rousseau, mais il a fallu encore un an de travail avec des professionnels de santé pour coconcevoir un premier prototype de notre dispositif. » Et encore deux ans de développement pour aboutir à un kit complet comprenant quatre pads de contact (avec images et sons), une tablette de pilotage et enregistrement des données, ainsi qu’une mallette de rangement.Le kit dans sa mallette. Photo Richard Brunel
« L’ensemble est produit du côté du Puy-en-Velay pour ce qui est de la plasturgie et de l’électronique, l’assemblage, les tests et expéditions étant effectués dans nos locaux, à Volvic », précise Cynthia Rousseau. Des locaux qu’il faut adapter en fonction des pics d’activité, mais cela reste gérable, assure le duo de dirigeants, même si la recherche de bureaux plus vastes figurera parmi les objectifs de 2025, au même titre que le développement du chiffre d’affaires.
Pour 2024, avec la commercialisation des 110 kits produits depuis cet été, déjà vendus, et la centaine commandée, le chiffre d’affaires devrait dépasser les 300.000 €. « Nous visons 300 kits pour 2025 pour avoisiner le million d’euros », ajoute la dirigeante. Elle et son associé sont épaulés d’un directeur du commercial et des partenariats qui développe la clientèle et le réseau des professionnels de santé partenaires qui font évoluer la solution proposée.
VisibilitéPour l’heure, ce sont surtout les orthoptistes (5.000 en France) qui se sont montrés intéressés. Le marché des maisons de retraite s’annonce aussi prometteur. Mais le débouché principal désormais visé est celui des kinés. « Ils sont 100.000 en France, précise Cynthia Rousseau. Nous travaillons avec un distributeur depuis septembre pour aller plus loin sur ce marché. » Avec pour l’instant toujours l’Hexagone comme zone privilégiée, même si un des premiers kits a été expédié à Montréal, ce qui peut donner des idées.Photo Richard Brunel
Solidifier la société« Le Canada est une piste, mais c’est un marché plus compliqué pour lequel il nous faut encore finaliser la version anglophone du dispositif. »
Cynthia Rousseau et Thomas Pisano veulent aussi d’abord améliorer la visibilité de leur société en sollicitant de nouveaux partenaires et en travaillant sur les réseaux sociaux.
Quant à une éventuelle levée de fonds, évoquée dans les premiers mois, c’est une option repoussée pour quelque temps. « Nous préférons rester autonomes le plus longtemps possible. » Prendre le temps, aussi, de solidifier la société pour gagner en crédibilité dans une période délicate pour la french tech et ses start-up.
Patrice Campo