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Сентябрь
2024

Première Coupe du monde de futsal pour les Bleus et le Clermontois Kevin Ramirez : "On a gagné le respect"

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C’était à la fin du mois d’août, il faisait encore chaud et Kevin Ramirez, à l’autre bout du fil, était à Las Rosas, en Catalogne, pour préparer deux confrontations, face à l’Espagne et contre le Costa Rica.

À l’époque, le capitaine de l’équipe de France de futsal écoutait toujours le discours d’avant-match du sélectionneur en attendant la petite phrase finale. Celle qui disait : « Allez, bon match les imbattables ». 14 matchs que les Bleus n’avaient plus perdu, et le nul face à l’Espagne (2-2) et le succès 3-2 contre les Costaricains allaient ajouter deux rencontres à la jolie série.

Et pourtant. « On sait bien que ça ne durera pas toute la vie mais si on peut tenir le plus possible », souriait alors le Clermontois, qui notait déjà : « C’est très difficile de rester invaincu toute une saison, surtout avec la charge physique d’une prépa ».

« On a récolté les fruits de plusieurs années »

Il ne croyait pas si bien dire, l’expérimenté joueur de 37 ans. L’Argentine – décidément – a mis fin à l’invincibilité française à Orléans, le 31 août. Malgré une entame de match parfaite (2-0 après cinq minutes) et un sursaut pour revenir à un but à six minutes de la fin, l’équipe de France a perdu 5-3. Du jamais vu depuis juin 2023, et un revers au Paraguay (5-3, déjà).

Les hommes de Raphaël Reynaud n’ont pourtant pas fait un drame de cet écueil. Dans la foulée, ils ont même atomisé le Turkménistan (9-1), avant le nul de lundi soir (4-4), contre l'Arabie saoudite, pour l’ultime répétition en vue de la Coupe du monde. « L’important, c’est d’être prêt pour le premier match », martelait Kevin Ramirez. Message reçu, avant le lancement de la compétition, lundi 16 septembre, face au Guatemala (17 heures).

Le groupe des Bleus : La poule de l’équipe de France est « assez relevée », selon Kevin Ramirez. Lundi 16 septembre, les Bleus ouvriront contre le Guatemala, « qui compte plusieurs participations en Coupe du monde », avant de défier le Venezuela, 3e de la dernière Copa America, jeudi 19. Enfin, le premier tour s’achèvera dimanche 22, contre l’Iran, que le capitaine des Bleus place parmi les favoris pour le titre. « C’est l’une des meilleures nations au monde. Là-bas, c’est le sport national ». Pour accéder aux 8 de finale, il faut finir parmi les deux premiers de son groupe, ou faire partie des quatre meilleurs 3es.

Une Coupe du monde événement pour les Bleus. Jamais l’équipe de France de futsal n’avait réussi à se qualifier pour la compétition phare, créée en 1989 et remportée par le Brésil à cinq reprises, comme au foot. « Il est plus difficile de se qualifier pour une Coupe du monde quand on est Européen, développe le premier Français à être devenu joueur professionnel. Il n’y a que six ou sept places, pour beaucoup d’équipes très compétitives, car c’est sur ce continent que le futsal est le plus développé ».

Après avoir brisé un plafond de verre en accédant à l’Euro 2018, les joueurs de Raphaël Reynaud ont réussi à le faire pour le Mondial, grâce à deux phases maîtrisées et conclues à la première place de leur groupe. « On a récolté les fruits de plusieurs années, note celui qui a fêté sa 100e sélection en août (voir plus bas). Dans le sillage de Pierre Jacky, qui a été le précurseur, le bâtisseur du futsal français, l’arrivée du nouveau sélectionneur a amené une nouvelle dynamique et beaucoup d’ambition ».

Programmation TV : Tous les matchs des Bleus sont programmés à 17 heures (heure française). Ils seront retransmis sur L’Equipe.

Avec le technicien ponot, l’équipe de France de futsal a passé un cap, avec un nouveau projet de jeu. Elle a « gagné en confiance » et « harcèle l’adversaire », énumère Ramirez. « On impose notre rythme, on croit plus en nous. Je pense qu’on est entré dans une autre dimension ».

Manque d’expérience

Ses adversaires aussi, le pensent. À tel point que la 12e nation mondiale (et 6e européenne) a été placée parmi les favorites par le pivot de l’équipe du Brésil, Ferrao. Ça fait sourire capitaine des Bleus, même si « c’est un honneur » :

« Avec nos très bons résultats des 5-6 dernières années, on a gagné leur respect. Mais on sait qu’on ne doit pas s’enflammer. C’est notre première participation, on manque aussi d’expérience ».

Si elle sort de son groupe « assez relevé », la France devra aussi se frotter à des mastodontes du futsal international, le Portugal (champion du monde et d’Europe en titre), l’Espagne, l’Argentine… « Il y a l’Iran aussi, ou le Maroc, champion d’Afrique ». À côté, la France, selon Kevin Ramirez, « arrive un peu sur la pointe des pieds, mais aussi avec des certitudes et une ambition ». À elle, désormais, de l’assumer.

Laurent Calmut