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Сентябрь
2024

Cette commune de Haute-Loire renomme ses rues au nom de ses anciens habitants

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Le ruban tricolore était tendu, samedi, à l’entrée de l’ancien couvent du village que le maire Philippe Meyzonet et son conseil municipal ont magnifiquement transformé, pour partie en maison d’habitation (avec sept logements) et en salle d’exposition dans l’ancienne chapelle du couvent-école Saint-Joseph. L’inauguration concernait l’extérieur de ce bâtiment, lequel fait figure de joyau pour le petit bourg de 320 âmes. Le projet de 1,5 million d’euros a permis de restaurer l’ensemble du patrimoine immobilier grâce à des aides.À l’extérieur, abris et garages pour les locataires ont été réalisés. Il faut y ajouter des toilettes publiques et des aménagements paysagers.Dans le public, sont présents les descendants de plusieurs habitants à l’honneur car ils ont compté dans la vie du village.

Philippe Meyzonet a souligné l’engagement des financeurs, de l’architecte, Noëlle Margot, des entreprises qui sont intervenues. « Pour notre équipe municipale, c’est l’aboutissement d’un travail considérable qui a duré six ans depuis la décision de lancer le programme jusqu’à cette inauguration », a précisé le maire dont les remerciements allaient aussi aux membres de l’association Histoire et patrimoine et à son président Georges Perru. Depuis deux ans ceux-ci se sont investis pour faire de la chapelle un lieu de visite.À Félines, on l’a compris, on aime la pierre et le patrimoine, mais l’équipe municipale est aussi très attachée à la mémoire de celles et ceux qui ont dans le passé joué un rôle, contribué à tirer de l’anonymat la petite localité casadéenne. Au moment de réaliser l’adressage, Félines a choisi de donner à ses voies le nom de ses enfants. Les descendants de ces « gens de peu » mais qui localement ont pourtant tant compté, étaient conviés à l’inauguration.Le père Teyssier, dernier curé de la paroisse qui participa à la rénovation de l’église.Le plus connu d’entre eux est sans doute Jean-Marie Brun du hameau d’Estables. Ce dernier est l’inventeur du brunophone ou piano mécanique. Ce même Jean-Marie Brun qui a donné naissance à un magasin de musique à Saint-Étienne est par ailleurs le donateur de la statue Jeanne-d’Arc trônant sur la fontaine du village. Il a aussi fait don d’un vitrail à l’église.

Rosalie Maurin, qu’on appelait affectueusement « la mère Maurin », fut la première femme élue au conseil municipal. Elle tenait un café-restaurant, dancing et faisait manger les écoliers avant que ne se développent les cantines. Elle a aussi hébergé des maquisards pendant la guerre.Et le père Raymond Teyssier dernier curé de Félines ? Philippe Meyzonet était à ses côtés lors de la rénovation de l’église en 1999. Le curé a désormais sa plaque. À l’honneur également : l’ancien maire Antoine Faure né à Almance. Philippe Meyzonet s’adressait à ses petits-enfants : « Vous pouvez être fiers de votre grand-père. » Joseph Pontes de Sassac, ancien maire lui aussi a poursuivi l’œuvre engagée par Antoine Faure. Autre édile dont le nom parle à beaucoup d’habitants : Elie Berger. Il avait commencé à travailler sur le projet du couvent. Jean Gonon, premier adjoint, assura la fin de son mandat.Tous les sept ont marqué l’histoire de Félines. Philippe Meyzonet assure : « Nous sommes tous aujourd’hui les héritiers de leur travail. » 

Un grand nombre de personnalités invitées à couper, samedi, le ruban inaugural.

  

Pour la fête de Félines, dimanche 22 septembre, profitons-en pour visiter la chapelle du couvent transformée en salle d’exposition. Georges Perru, président de l’association animant cet espace préfère ne pas parler de « musée » mais simplement de « lieu de mémoire ». Autour du maître-autel, des objets de culte, des tenues, toute une collection de coiffes sont réunis. On découvre aussi le costume des sœurs de Saint-Joseph qui fut porté jusqu’au concile Vatican II.Les deux dernières sœurs ayant fermé les portes du couvent de Félines en 1958, Marie Lacroix Chapelle et sœur Théotiste Poinas, sont encore présentes dans la mémoire des Félinois.L’exposition est encore à découvrir le 22 septembre.Parmi les pièces recueillies, de très nombreux missels. L’objet est avant tout personnel, donc peu fréquemment exposé. Près d’une soixantaine de donateurs ont contribué à enrichir les collections du lieu de mémoire.L’association présente une exposition temporaire consacrée aux tenues de mariage. Ce ne sont pas des robes blanches que l’on y voit mais des robes noires qui n’étaient pourtant pas symbole de deuil mais plutôt de chasteté. À la campagne, le clergé s’est longtemps insurgé de voir la couleur immaculée, symbole virginal s’étaler aux yeux de tous. Georges Perru grand connaisseur des tenues traditionnelles : « La Vierge de Lourdes se montre à Bernadette, vêtue de blanc. À la fin du XVIIIe siècle apparaît la robe blanche en satin et dentelle. Pour quelques années encore, jusqu’en 1880, on convole en costume local, avec le châle blanc, une coiffe enrubannée. La robe noire demeure. » 

 

Philippe Suc