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Сентябрь
2024

A l'aube d'une nouvelle saison en Elite Espoirs, Aurillac veut jeter les complexes aux orties

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C’est le titre du premier épisode de la sage « La Guerre des Étoiles » : Un nouvel Espoir. Dans le cas du Stade Aurillacois, des nouveaux il y en a sacrément. « On est sur un renouvellement de l’effectif aux deux-tiers, pratiquement 70 % », soulignent les deux entraîneurs, Michel Frachat et Tim Daniel.

Si le renouvellement est classique (c’est même la règle du jeu), il est particulièrement important cette saison. Avec finalement peu de joueurs qui montent des Crabos (trois joueurs, plus deux jeunes surclassés). Un faible ratio surtout dû à deux phénomènes : les choix des études des uns et des autres, et une génération qui était quantitativement plus limitée. En revanche, d’ici deux à trois ans, ce ratio pourrait augmenter.

« Sur la génération Crabos 1ere année, les joueurs nés en 2008, il y a du monde. Et, pour les avoir à l’Académie, il y a de la qualité », prévient Tim Daniel, l’entraîneur des avants.

Une cohésion jugée déjà meilleure que l’an passé

Alors Aurillac (qui a cependant conservé quelques joueurs appelés à devenir des cadres) a recruté, avec une règle : celle de recruter essentiellement français. « La première des missions c’est de recruter des bons joueurs. C’est vrai que sur certains postes où on ne trouvait pas, on a réactivé nos filières, notamment pour le poste de pilier droit », pose Michel Frachat, mais le Stade s’est efforcé de tenir cette ligne. Son travail et ses réussites en termes de formation ces dernières années lui ont aussi permis d’attirer à eux d’autres profils étrangers, en l’occurrence aux Pays-Bas.

« Il y a une confiance de la part des structures aux Pays-Bas dans le travail mené ici », note Tim Daniel. Le staff cherchait par ailleurs des garçons capables de s’adapter, et l’histoire a montré que « la culture protestante néerlandaise et le mode de fonctionnement aurillacois » étaient compatibles.

De fait, un des enjeux de la saison à venir était de faire émerger de cet effectif un groupe uni et soudé. Ce qui a été une des difficultés de l’an passé.  

« Pour ceux qui sont restés, la saison passée leur a permis de se forger un caractère. C’est une saison qui a été compliquée sur le plan sportif et le plan humain. Il y avait des groupes dans le groupe ».

Rien de ça cette, année. Pour l’instant en tout cas. Le staff, qui a mis l’accent sur la cohésion et a surtout trouvé un groupe réceptif, pressent que la cohésion est là. « Il y a certainement des choses qu’on a ratées l’an dernier, mais c’est aussi une question d’individus. Certains n’étaient pas réceptifs, alors que cette année on a de bons mecs », veulent croire les entraîneurs.

Des « bons mecs », mais surtout un panachage de joueurs plus expérimentés en dernières années Espoirs, des nouveaux en début de formation à fort potentiel, et des garçons recrutés entre deux âges.

« On ne travaille pas moins bien que les autres »

Alors qu’un des gros chantiers de l’an passé avait été autour de l’animation, où il avait été difficile de trouver la bonne formule, laquelle doit aussi coller au projet voulu chez les pros, Aurillac estime disposer d’un panel de joueurs intelligents.

« Ça va permettre de créer des situations de jeu, et les garçons pour exploiter ça, seront nombreux », estime le staff qui ne veut rien s’interdire. Alors qu’Aurillac avait surpris la France du rugby il y a deux ans, Michel Frachat refuse de verser dans le complexe d’infériorité. Sans clamer ou revendiquer un statut de candidat à un titre, l’entraîneur ne veut pas poser de limite :

 J’en ai plein le dos du complexe qu’on a en interne. Pourquoi se cacher?? On dit aux joueurs d’être ambitieux. Aux joueurs de prendre la décision de faire le plus beau parcours possible. On est plutôt bien en effectif, on a un bon état d’esprit, on ne doit pas se poser de limite

« En début de saison on a demandé aux joueurs de redéfinir le terme “exploit”. Des exploits il en existe plusieurs. On ne travaille pas moins bien que les autres. On peut parler de miracle permanent, mais derrière il y a surtout du travail », affirme Michel Frachat.

« Il faut que les joueurs prennent du plaisir, et tout viendra. Nous, on ne fixe pas d’objectif, il faut que ça vienne d’eux », confirme Tim Daniel. Du plaisir, des résultats, le tout au service d’un objectif qui reste évidemment la matrice du club : continuer d’être le vivier sur lequel l’effectif professionnel se construit, lequel est aujourd’hui largement nourri par la génération titrée en 2022.

Jean-Paul Cohade