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Сентябрь
2024

Olivier Goy (October) : " Plus ma voix porte, plus je suis invincible "

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Comment allez-vous ? Une question qui semble anodine, mais dont la réponse est parfois plus difficile qu'il n'y parait. Pour Olivier Goy, cofondateur de la fintech October, ce n'est pas qu'une question d'apparence ou d'humeur. Car si on le regarde rapidement, on pourrait croire qu'il ne va pas bien, diminué, affaibli par la maladie de Charcot qui lui a été diagnostiquée en 2020. Pourtant, " si vous m'observez en profondeur, vous verrez un homme en action, plein de rêves, de projets, entouré d'amis et d'amour, très chanceux ", affirme l'intéressé lors de We Are French Touch, accompagné de Paul-François Fournier, directeur exécutif de la direction innovation chez Bpifrance. 

Un clap de tournage comme totem 

Comme de coutume lors de cette édition de We Are French Touch, chaque intervenant est invité à amener sur scène un objet symbolisant un projet créatif qui lui tient à coeur. Pour Olivier Goy, c'est un clap de tournage. Et pas n'importe lequel : un clap qui lui a été remis par la réalisatrice, scénariste et actrice Stéphanie Pillonca, à la fin du tournage du film Invincible été. Ce film raconte son quotidien et celui de tant d'autres, à qui l'on a diagnostiqué la maladie incurable de Charcot (sclérose latérale amyotrophique, une pathologie neuromusculaire progressive et fatale caractérisée par la mort progressive des neurones moteurs, entrainant l'atrophie musculaire et la paralysie progressive des patients1) et qui ont décidé toutefois de savourer pleinement le reste de leur existence. 

L'entrepreneur revient sur la manière dont le projet a été initié. " Tout a commencé en mars 2021. J'ai raconté pour la première fois mon histoire dans un podcast, par souci de transparence avec mon entourage professionnel. Le message a rapidement dépassé la sphère de mon réseau. J'ai reçu des milliers de témoignages poignants ". C'est le déclic du film.  

 

Le cinéma pour raconter son histoire 

Olivier Goy est loin d'être un professionnel du 7ème art. " Je suis un néophyte, et j'ai une faible culture cinématographique, s'amuse-t-il, en revanche j'avais une idée très claire de là où je voulais aller ". L'entrepreneur, déjà amateur de photographie, retrouve dans le cinéma de nombreux points communs avec ses passions existantes. Poussé à aller chercher des personnes qui rendraient possible la naissance de son film, il rencontre Pierre-Antoine Capton, producteur et président du directoire de Mediawan, et Stéphanie Pillonca. Le film est réalisé, sort en salles en mai 2023, puis en streaming. Il est ensuite diffusé à l'international. Il connait un très beau Grand Rex à guichets fermés. " La magie des belles rencontres a opéré, et cela m'a permis de tester de nouvelles voies, avec la candeur de celui qui ne sait pas ", se souvient-il. 

Créer un film comme l'on crée une entreprise ? Le fondateur de la fintech October observe des points communs entre la vie d'entrepreneur et celle de cinéaste : imaginer un produit, trouver des investisseurs, rassembler une équipe, construire le produit, se confronter à la différence entre son imagination et la réalité, communiquer, commercialiser son produit... il prend tout ceci avec humour, relativise. Il affirme avoir pensé ce film comme un porte-voix pour ses combats, " pour mieux faire accepter le handicap, pour faire avancer la recherche, pour faire aimer la vie même dans ses difficultés ". Et reverser ses bénéfices à l'Institut du Cerveau (centre de recherche à dimension internationale dont l'objectif scientifique est de comprendre les causes et les mécanismes des grandes pathologies du système nerveux et de permettre la mise au point de traitements), et dont il est ambassadeur. 

Le chemin est encore long pour mener ce combat contre la maladie de Charcot et d'autres formes de handicap, mais Olivier Goy a déjà remporté quelques victoires. Comme le remboursement intégral des fauteuils roulants2, obtenue après une rencontre avec le Président de la République le 28 février dernier. Une victoire et d'autres qui suivront, pour lesquelles des films, comme celui qu'il a réalisé, aideront sans doute à éveiller les consciences. " Je n'avais pas vraiment réalisé le pouvoir de l'image. Invincible été n'est pas qu'un film, c'est une ode et la vie, et cela parle au public ".  

 

Sources : 

1 La maladie de Charcot : qu'est-ce que c'est ? - Institut du Cerveau (institutducerveau-icm.org) 

2 Fauteuils roulants : le remboursement intégral confirmé! (handicap.fr) 

Cet article a été publié initialement sur Big Média Olivier Goy (October) : " Plus ma voix porte, plus je suis invincible "