Top 14 : face à Pau, l'ASM Clermont frappe très fort d'entrée
Une mi-temps au ralenti, une autre en accéléré ; quarante minutes à occuper le terrain en vain, quarante autres à rouler sur le ventre de la Section pour une victoire à 5 points qui a le mérite d’enlever le poids de la pression qui entoure tous les clubs amenés à débuter à la maison.
Car l’ASM, comme Bayonne un peu plus tôt face à l’USAP ou bien Castres qui recevait le Racing, sans oublier Montpellier chez lui face au LOU, savait pertinemment qu’un premier échec à domicile ne vous lance évidemment pas bien la saison, mais instille une première giclée de poison. Et Clermont, dans un contexte très humide, avec des tribunes pas très garnies, dans une ambiance loin d’être folle, n’avait pas besoin d’un gadin au moment de poser la première pierre de sa saison.
« Bien sûr que la pression on l’a toujours, reconnaissait Christophe Urios après match. Si tu te mets les pieds dans le tapis aujourd’hui, c’est un peu con, par rapport à tout ce que l’on fait dans le club, tout ce qui est mis en place. C’est pour ça que je préfère jouer le premier match à l’extérieur. Parce que franchement, tu ne sais pas où tu vas sur un premier match ».
Joueurs et staff affichaient de l’excitation dans la semaine précédant cette ouverture. Ce samedi, on a cru, l’instant d’un premier acte, que cela s’était transformé en nervosité, en apathie, en crispation aussi. Alors qu’ils ont campé de longs moments dans les vingt-deux mètres adverses sans marquer, les Palois, eux, ont trouvé la faille sur leur unique intrusion à l’autre bout du terrain.
Plus agaçant encore, le choix de la mêlée sur une pénalité près de l’en-but qui a valu alors à Pau un deuxième carton jaune, une option qui a symbolisé un peu les approximations clermontoises de la première période. Sans occulter, plus tôt dans le match (13e) l’oubli de Ceyte suite à une percée, qui avait Yato sur sa gauche et Jauneau sur sa droite pour un franchissement finalement avorté.
Un cinglant 29-0 infligé à la Section en seconde périodeA 10-7 à la mi-temps, il rôdait sur un Michelin un peu assoupi quelques fantômes de la saison dernière… Pas dans l’esprit de Christophe Urios qui assurait n’avoir ressenti aucune inquiétude au passage par le vestiaire.
« Je trouvais que le match était facile, facile à gagner. Il fallait juste jouer avec nos forces. Je nous trouvais lent dans ce que l’on faisait, dans nos déplacements. Il fallait les attaquer en un contre un, on était plus forts physiquement ».
Quel que soit le discours tenu à la pause, les joueurs de l’ASM ont rapidement posé leur patte sur la suite de cette rencontre. En étreignant les Palois jusqu’à l’asphyxie, en leur roulant dessus avec une intensité retrouvée et une efficacité enfin au rendez-vous.
Alors oui, hormis l’essai de Tixeront en première mi-temps, les quatre autres mis au fond de la besace clermontoise n’ont pas été le fruit de grands mouvements. Des ballons portés autoritaires, l’opportuniste de Jurand sur une « cagade » d’un Palois et un essai de pénalité pour un acte d’anti-jeu de l’arrière Attissogbe. Au final, un 29-0 en seconde période sans contestation aucune.
Même si le point de bonus offensif n’était plus en danger sur les dernières séquences du match, le plus beau côté clermontois a peut-être été son engagement défensif devant la ligne pour ne pas concéder un second essai dans ce match. Voir la Section refoulée et impuissante vers la ligne des cinquante, a sans doute été l’image ayant le plus réjoui le coach Urios.
Christophe Buron