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Le handbiker de Brive Mathieu Bosredon, athlète français le plus titré de Paris 2024, répond aux critiques

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«Allez, maintenant, je peux le dire. Trois médailles d’or, c’était mon ambition. Sur le papier, je savais que c’était dans mes cordes. »

Quelques instants après avoir accroché, aujourd'hui, une troisième breloque du plus beau des métaux autour de son cou, Mathieu Bosredon est revenu ce samedi  sur ces derniers jours qui l’ont vu dominer mercredi le contre-la-montre en H3, jeudi, la course en ligne dans cette même catégorie et aujourd'hui, le relais mixte, en H1-5.

« Pour le chrono, je n’avais pas trop de doutes vu mes dernières courses dans cette spécialité. Pour le relais, non plus. Avec Florian Jouany et Joseph Fritsch, je savais que nous avions l’équipe la plus homogène. Florian a fait le gros écart », confie le Corrézien qui oublie de dire qu’en tant que premier relayeur, il avait tout de suite pris les commandes de la course.Mathieu Bosredon a fait l'essentiel de sa préparation dans sa Corrèze de coeur.

« Par contre, sur la course en ligne j’étais moins confiant. Il peut toujours se passer quelque chose et c’est... ce qui s’est produit. J’ai eu tellement de merdes sur les courses en ligne en Coupes du monde que quand j’ai crevé jeudi, je me suis simplement dit “encore une”. J’ai géré et j’ai rejoint la zone d’assistance », poursuit l’athlète de 34 ans qui a perdu l’usage complet de ses jambes, il y a 30 ans, en raison d’un hématome qui est venu comprimer de manière irréversible sa mœlle épinière.

« Terminer premier français au nombre de titres, je ne m’y attendais pas »

Trois médailles en quatre jours. Athlète français le plus titré de cette paralympiade. Mathieu Bosredon est entré à tout jamais dans l’histoire. « Terminer premier français au nombre de titres, je ne m’y attendais pas. Cela a été dur, surtout de récupérer. Sur les courses internationales, on a un peu plus de temps pour la récupération. Il fallait également se méfier du Covid qui se trimbale un peu partout. »

Le Corrézien a bien géré son affaire et ne s’est pas laissé polluer la tête par certains qui, sur les réseaux sociaux, lui ont reproché d’avoir changé de catégorie avant les Jeux, passant de H4 à H3.

« C’est le revers de la médaille quand on gagne. Si j’avais changé de catégorie il y a un an ou deux ans, personne n’en parlerait, mais je l’ai fait en avril, avant la première manche de Coupe du monde en Belgique », relativise l’athlète avant de préciser que ces changements de catégorie ne se font pas comme l’on mesure le sens du vent en se mouillant un doigt.

« Je suis passé devant une commission médicale internationale. Cela a duré plus d’une heure trente. Les médecins se sont appuyés sur des bilans médicaux, des IRM, c’est scientifique. Il faut savoir que sur ces vingt dernières années, les classifications ont évolué. D’autres ont changé de catégorie avant moi, et comme moi, ils ont dû faire face à ce genre de critiques. Pendant dix ans, j’ai couru avec des gens qui pouvaient être amputés. Désormais, je ne le fais qu’avec des paraplégiques, comme moi. »

Après avoir fait la fête ce samedi soir au club France, Mathieu Bosredon avait prévu de s’accorder quelques jours de repos avec sa femme. Quelques jours, seulement car fin septembre, il s’alignera sur les... championnats du monde à Zurich. Avec l’étiquette de favori. Comment pourrait-il en être autrement quand on est triple champion paralympique en titre ? 

Texte: Pascal Goumy

Photos: Kevin Cao et Stéphanie Para.