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Rentrée littéraire: le bel avenir du passé

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Effet de mode ou signe du temps, nombre de romanciers ont plongé leur plume dans l’histoire, la grande comme la petite, et choisi comme héros des personnages célèbres ou méconnus. Autant d’ouvrages qui redonnent vie au passé.


En France, la rentrée littéraire commence toujours par des chiffres. Celui des parutions – en attendant celui des ventes. En ce mois de septembre, 459 romans s’empilent sur les tables des libraires. Et si on s’intéresse aux détails, ce sont 311 romans français, dont 68 premiers romans, et 148 romans étrangers. L’offre a beau décliner depuis une dizaine d’années, elle reste abondante.

Dans cette moisson, il est notamment question de familles, de fratries et de menaces environnementales. Mais ce qui nous a frappés, c’est le nombre de personnages littéraires ou historiques, célèbres ou oubliés, qui ont inspiré nos écrivains. Le passé est un matériau à jamais malléable pour toute imagination inspirée – et documentée.

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Ainsi nous est-il possible de suivre l’ultime passion de Marguerite Yourcenar pour un photographe américain, Jerry Wilson, de 46 ans son cadet (Un autre m’attend ailleurs, Christophe Bigot, La Martinière) ; d’assister à la rencontre méconnue entre Dalí, Zweig et Freud (Le Sentiment des crépuscules, Clémence Boulouque, Robert Laffont) ; de recroiser le père de la psychanalyse à travers Anna, sa fille de chair (Les Sept Maisons d’Anna Freud, Isabelle Pandazopoulos, Actes Sud) ; de découvrir l’existence d’Émile Coué, obscur pharmacien inventeur d’une méthode promise à un bel avenir (La Vie meilleure, Étienne Kern, Gallimard) ; ou d’accompagner Hemingway dans ses derniers jours (Il ne rêvait plus que de paysages et de lions au bord de la mer, Gérard de Cortanze, Albin Michel).

La liberté de l’écrivain maître du temps, maître de l’histoire, se retrouve chez Thierry Thomas, lorsqu’il fait revivre le quartier Saint-Lazare en 1916, quand Georges Feydeau, qui habite l’Hôtel Terminus, y rencontre une jeune veuve de guerre… (Feydeau s’en va, Albin Michel) ; Olivier Guez n’hésite pas à enfourcher un chameau pour suivre Gertrude Bell dans les sables d’Orient (Mesopotamia, Grasset) ; et Thierry Clermont explore une splendide mais sinistre Lituanie pour y croiser Brodsky, Leonard Cohen et Romain Gary (Vilna tango, Stock). L’ombre de la Shoah plane également sur les rapports mystérieux entre Hitler et Albert Speer, son architecte et ministre de l’Armement qui échappe habilement à l’exécution (Vous êtes l’amour malheureux du Führer, Jean-Noël Orengo, Grasset). Sébastien Lapaque choisit lui la lumière, celle de la foi et des tropiques, en retraçant l’engagement de Bernanos exilé au Brésil dès les accords de Munich (Échec et mat au paradis, Actes Sud) ; quant à Guillaume Perilhou, il nous confronte au trouble de la beauté à travers le destin de Björn, ce jeune Suédois devenu Tadzio sous la direction de Visconti dans Mort à Venise (La Couronne du serpent, L’Observatoire).

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Que de monde ! Dans cette galerie de portraits d’ombres tutélaires, il a fallu faire un choix. Mais il fut rapide : Alexandra Lemasson et Vincent Roy ont eu chacun un coup de foudre pour un ouvrage dont la profondeur du sujet le dispute à la beauté du style. Retrouvez leurs articles dans notre dernier numéro : https://kiosque-numerique.causeur.fr/


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