Le préfet dénonce "un système pré-mafieux" après le dernier casse de bureau de tabac dans le Puy-de-Dôme

Moins d'une semaine après les faits, l'odeur de brûlé est toujours très prenante et très impressionnante dans les locaux de ce buraliste puydomois du quartier de La Plaine, à Clermont-Ferrand. Lundi 2 septembre, ce commerçant avait été victime d'un casse à la voiture bélier. Les voleurs avaient abandonné et incendié sur place le véhicule ayant servi au casse. Le feu s'était ensuite propagé dans le bureau de tabac. 

"On voit qu'il y a encore du boulot"

Ce nouveau méfait avait provoqué la colère de Vincent Charbonnel, le président de la fédération départementale puydomoise dans une interview accordée à La Montagne : "Nous sommes complètement abattus, choqués. Nous étions un peu tranquilles après l’arrestation de cinq cambrioleurs présumés, la semaine dernière. Et là, on se dit que nous ne sommes pas protégés. Toute l’année, nous collectons des taxes pour l’État et finalement, l’État ne nous protège pas suffisamment. Nous sommes vraiment remontés, certains de mes collègues ont peur."

Un bureau de tabac attaqué à la voiture bélier à Clermont-Ferrand

Ce samedi matin, le préfet est allé constater sur place l'ampleur des dégâts, et a tenu à rencontrer la victime, mais également d'autres buralistes du Puy-de-Dôme réunis auprès de leur collègue, Luis Cardoso, gérant de son commerce depuis sept ans. "On voit bien que la délinquance organisée est face à vous et même si on a déjà travaillé, il faut que l'on soit encore mieux organisé. C'est un système pré-mafieux. Je fais un lien entre la vente des stupéfiants et la vente illicite du tabac, tout cela se tient. Mais je ne suis pas dans un état de fatalité. Il faut qu'on réaffirme la puissance publique", a notamment annoncé le préfet aux buralistes lors de leur échange. 

Policiers et gendarmes étaient également présents afin d'essayer de rassurer les buralistes et leur expliquer que, régulièrement, des opérations sont montées afin de tenter d'éradiquer le phénomène. En cette année 2024, une cinquantaine de faits ont été recensés dans le département puydomois. Et Joël Mathurin d'ajouter : "Nos opérations coordonnées commencent à donner du résultat, mais on voit qu'il y a encore du boulot. Ce n'est pas un cambriolage banal, nous sommes face à des réseaux organisés."

Julien Moreau