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L’abbaye de Mègemont, un joyau cistercien au pied du Cézallier

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Se rendre jusqu’à l’abbaye du Mègemont s’apparente à un pèlerinage. Mais lorsque l’on a suivi le dernier panneau, pris le dernier virage et garé sa voiture sur un parking enherbé, on se retrouve baigné par une ambiance particulière, unique.

Au pied de cette abbaye cistercienne fondée en 1206, on est tout de suite pris par la dimension du lieu, même si la sobriété est de mise. "C’est le principe du mouvement cistercien : pas sculpture, pas de peinture, pas de statue, pas de couleur… Mais par contre une très belle architecture avec de belles ouvertures pour faire entrer la lumière", raconte Jean-Paul Charpin, président des Amis de l’abbaye.

D’abord des nonnes, puis des moines

Dressé sous l’impulsion de Dauphin Comte d’Auvergne, qui a offert les fonds nécessaires à sa construction, l’édifice était dédié à l’accueil de religieuses.Au cours de son histoire, Mègemont, situé à 900 m d’altitude, a dû faire face à de nombreux vents contraires. Lors des guerres de religion, l’abbaye est pillée, ses archives brûlées et les bâtiments conventuels détruits. "Mais l’église n’a pas été touchée", complète le responsable.Une scène est installée dans l'église.La peste frappe également les locataires du site, alors que trois tremblements de terre impactent les bâtiments entre 1450 et 1495. "Le dernier a eu son épicentre à 15 km de Clermont-Ferrand", cible Jean-Paul Charpin.

Les années 1600 arrivent et le site, qui ne dispose plus que de quelques nonnes, connaît un changement majeur : le roi de France nomme un abbé mandataire et lui offre aussi le site de La Bénisson-Dieu (Loire).

L’abbé installe sa fille, Françoise de Nerestang, à la tête de Mègemont et son fils Claude dans la Loire

Françoise réussie à remonter l’ordre cistercien à Chassagne mais avait une santé fragile. "Son père a alors procédé à un échange d’abbaye : les moines ont quitté La Bénisson-Dieu pour Mègemont et les nonnes ont fait le chemin inverse."

Classé aux Monuments historiques en 1996

À la suite de ce changement, le mouvement continuera petit à petit à péricliter, même si en 1743, les bâtiments conventuels ont été reconstruits. La Révolution française frappe à la porte de l’abbaye. Les derniers moines quittent les lieux et le site est vendu en deux lots comme bien national : "Les bâtiments conventuels sont devenus une ferme - c’est toujours une ferme aujourd’hui -, alors que l’église est devenue une grange à foin et une bergerie", raconte-t-il.

En 1992, l’association Les Amis de l’abbaye réussit à réunir des fonds pour racheter, avec la commune (qui est propriétaire), le lieu en 1994. Lieu qui sera classé aux Monuments historiques en 1996.

Beaucoup de travaux à réaliser

Depuis, les bénévoles s’activent pour redonner vie à l’édifice. "On travaille avec la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) pour restaurer le bâtiment mais aussi le faire connaître", souligne le président.

D’importants travaux ont pu être engagés : réfection des toitures, reconstruction de parties dégradées, consolidation de ruines… Si bien qu’aujourd’hui, les visiteurs peuvent découvrir le transept et le chœur de l’église, l’aile des bâtiments conventuels, les ruines de la nef et une partie du mur d’enceinte.L'édifice doit subir de nombreux travaux.À l’avenir, les bénévoles ambitionnent la réalisation de nouveaux travaux pour continuer à remettre en valeur le site. À commencer par l’installation de vitraux dans l’église ou encore la consolidation des ruines de la nef. "Nous avons aussi découvert un arc de décharge au sud ouest de la nef, on aimerait dégager cette ouverture", ajoute le président. L’étanchéité du bâtiment est également à revoir alors que des sondages pour retrouver des constructions annexes et les bases du site sont envisagés.

D’importants travaux que le président aimerait conclure, si on occulte l’imposant chantier de déblayage de la nef, "dans les cinq prochaines années". Un cap ambitieux pour continuer l’écriture du nouveau chapitre de l’histoire de Mègemont.

Jean-Baptiste Botella