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Douchés par l’Italie, les Bleus n’y arrivent pas

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Il flottait un parfum de rentrée dans le ciel de Paris. Parce qu’une affiche entre frères ennemis est toujours un match à part, il fallait bien un France-Italie pour tourner la page de cet Euro sans éclat. Bien-sûr, tout n’était pas à jeter, il y a deux mois, et de l’eau a coulé sous les ponts, depuis, mais les JO sont aussi passés par là, et ils ont accentué ce contraste d’émotions entre ces Bleus si pâles et la joie spontanée de nos Dieux de l’Olympe, le temps d’une quinzaine enchantée.

À vrai dire, l’équipe de France de Deschamps a même souffert de la comparaison avec la bande éphémère de Thierry Henry. Et que l’on ne s’attarde pas sur le simple débat de résultat – les deux ont buté sur l’Espagne au bout de leur aventure, après tout. Non, l’enjeu du soir dépassait cela. Il était question de soulever les cœurs, faire un pas vers le public. Pas né de la dernière pluie, Didier Deschamps l’a bien senti, alors le sélectionneur a pioché dans le groupe des médaillés de l’été pour insuffler un vent de nouveauté. Kylian Mbappé avait beau pouffer et mettre la poussière le tapis, c’est cette réponse-là que les Bleus devaient donner : Marquer, briller, flamber. En trois mots : rallumer la flamme. Un temps, elle a donné l’impression de réussir sa mission. C’était une illusion.

Olise et Barcola, curiosités de la rentrée

Dans le système comme dans le choix des hommes, Deschamps a fait sa popote pour concocter un onze suffisamment excitant. Exit le 4-3-3 utilisé en Allemagne : place à un 4-2-3-1 avec Antoine Griezmann, bien présent, et surtout Michael Olise, facteur x des Bleus Olympiques, positionnés en animateurs dans la zone de création derrière Kylian Mbappé. Bradley Barcola, l’autre sensation du moment, débutait aussi.

S’il fallait oublier cet Euro pénible, alors la bande à Deschamps a réussi son coup. Parce qu’elle a été aussi rafraichissante offensivement qu’hésitante défensivement, soit tout l’inverse de ce qu’elle avait montré en Allemagne. Et quelque chose nous dit que le public du Parc a préféré cela, dans un premier temps. Surtout lorsqu’il a vu son protégé Bradley Barcola débouler comme un TGV pour intercepter un ballon très haut et filer au but avant d’ajuster son coéquipier Gigio Donnarumma en ouvrant son pied (1-0, 1e).

L’ancien Lyonnais va vite, très vite. Et il va falloir commencer à le prendre au sérieux, tant ses standards semblent élevés cette saison. Ce but au bout de 12 secondes, le 5e de sa saison toutes compétitions confondues, restera dans sa mémoire et dans les livres d’histoire puisqu’il lui permet de battre un record en sélection, à tout juste 22 ans.

Des Bleus trop fragiles

Avec cette animation new-look, les Bleus ont montré deux visages. En face, l’Italie, toujours dans le creux de la vague, a d’abord donné l’impression qu’elle n’avait pas les ressources pour résister. Tous les espoirs de cette Nazionale en reconstruction reposait sur les larges épaules de Gigio Donnarumma, le local de l’étape, ému de retrouver son Parc. Le gardien italien n’a pas pu retarder l’échéance.

Mais il a vu ses coéquipiers se révolter. Et cela a eu le mérite de donner un peu de sel à ce match. Piqués dans leur orgueil, les hommes de Spalletti ont profité des espaces laissés par les Bleus pour monter en régime au fil des minutes. Dimarco a ainsi égalisé sans que personne ne trouve rien à y redire, d’une sublime volée dans la lucarne de Maignan, à la demi-heure de jeu (1-1). L’Italie a même fait un peu mieux en prenant l’avantage dès le retour des vestiaires grâce à Frattesi, à la conclusion d’une action d’école (51e, 1-2).

Les Bleus ont bien tenté de passer la vitesse supérieure avec l’entrée de Dembélé, aussi déroutant que brouillon. Avec un meilleur quadrillage du terrain, la Nazionale a réussi son coup. Et sur une nouvelle attaque rapide des visiteurs, les largesses défensives françaises ont réglé l’addition, avec un Saliba beaucoup trop court face à Raspadori (1-3, 74e). Quid de Kylian Mbappé dans tous cela ? Le capitaine était forcément scruté. Il est d’abord apparu moins emprunté que lors de ses premiers matchs au Real, mais il a aussi traversé des trous d’air dans ce match ouvert et assez inégal. Ce match de rentrée aura été en trompe l’oeil, finalement. Un vent de fraicheur avant la climatisation.