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Audiovisuel : les exportations françaises résistent dans une conjoncture difficile

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Lemoci 

Touchés mais toujours largement à flot : avec un niveau supérieur à 200 millions d’euros en 2023, les exportations de programmes audiovisuels français ont tiré leur épingle du jeu dans une conjoncture difficile, selon l’étude annuelle publiée par Unifrance et le CNC (Centre national du Cinéma) à l’occasion des Rencontres internationales d’Unifrance au Havre (2-6 septembre). Revue de détail.

Avec 203,4 millions d’euros d’exportation en 2023, les programmes audiovisuels dépassent le seuil des 200 M EUR pour la troisième fois consécutive en 30 ans, malgré un recul de 5,3 % par rapport au niveau record de 2022 (214,8 M EUR). D’après l’étude annuelle d’Unifrance et du CNC sur l’exportation de ce secteur*, c’est une performance marquante dans le contexte d’une conjoncture internationale dégradée et marquée par la « baisse des budgets d’acquisitions », la « contraction notamment du marché nord-américain », ainsi que la frilosité plus grande des acheteurs dans la prise de risques et « des négociations plus longues entre partenaires ».

Le montant global de l’exportation de programmes audiovisuels français, en incluant les ventes, les préventes et les apports en coproduction, est pour sa part en plus léger repli de 3,3% par rapport à 2022 pour s’établir à 309,2 M EUR, « en ligne avec la moyenne de ces dix dernières années (-1,7 %) » complète Unifrance et le CNC.

Selon l’étude, les bonnes performances de l’exportation des programmes français « reflètent la qualité et la diversité des œuvres audiovisuelles dans tous les genres, qui continuent de séduire le marché international ». La France est ainsi la 2ème nation européenne la mieux représentée à l’international en VàDA (vidéo à la demande par abonnement) et dans la programmation des chaînes de télévision étrangères.

Le chiffre d’affaires issu de l’exploitation des programmes français sur les plateformes à l’étranger constitue toujours une source de revenus importante même si sa part est en retrait : 31,3 % des recettes d’exportation en 2023 après 43,1 % en 2022 (et 8,9 % en 2014). Les chaînes de télévision restent néanmoins les premiers acheteurs de programmes audiovisuels français : les droits TV (y compris droits 360) représentent 54,2 % de l’ensemble des ventes de programmes en 2023, une part en hausse par rapport à 2022 (49,1 %).

La fiction reste largement en tête

 

Par genre de programme, la fiction reste largement en tête : 74,5 M EUR engrangés à l’export, « soit sa 2ème meilleure année après 2022 (-7,7 %) et un chiffre d’affaires bien au-delà de la moyenne des dix dernières années (54,9 M EUR) » se félicite le rapport. Une performance tirée par des séries phares et souvent originales telles que HPIMarie-AntoinetteBardot, B.R.I  ou encore, dans la catégorie policière, Tropiques criminels et Astrid et Raphaëlle.

Résultat, pour la deuxième année consécutive, la fiction se hisse au premier rang de l’exportation par genre, avec 36,6 % du total de l’exportation.

Bien qu’en recul de 11,2 % sur 2022, les ventes du genre animation atteignent 51,2 M EUR en 2023 (-11,2 % par rapport à 2022), au deuxième rang avec 25,2 % du total. D’après l’étude, « si les programmes d’animation français à très forte notoriété continuent de circuler dans le monde, le genre pâtit de la rationalisation des investissements des acheteurs ». Ainsi, les ventes en Amérique du Nord reculent fortement (-69,7 %, à 4,3 M EUR) et le montant des droits monde est en baisse de 6,6 %, à 12,9 M EUR.

Au troisième rang se hisse le documentaire qui atteint 47,2 M EUR, en repli de 3 % par rapport à l’année record de 2022. Dans ce genre, les têtes d’affiche ont été les programmes « faisant écho à l’actualité » mais aussi des « œuvres hybrides mêlant plusieurs genres comme la science et l’histoire ». Exemples : Oligarques russes : la grande traque; Iznik : les mystères de la basilique engloutie; ou encore La Bataille du Cobalt.

La Belgique 1er acheteur, les États-Unis dégringolent à la 5ème place

 

Par grandes zones géographiques, la hiérarchie des destinations varie peu par rapport à 2022 mais l’année 2023, marquée par la forte baisse des achats nord-américains, se traduit par un rebond du poids de l’Europe de l’Ouest, avec 95,1 M EUR, soit 46,8 % des recettes mondiales (+6,1 points sur un an), confortant sa position de premier débouché à l’export des programmes français.

L’Amérique du Nord arrive en deuxième position avec 22,3 M EUR et une part de marché de 10,9 %, suivie par la zone Asie / Océanie à 14,0 M EUR (6,9 % de part). Enfin, les achats venant de l’Europe centrale et orientale s’établissent à 13,1 M EUR (soit 6,9 % de part).

Par grands pays, la Belgique devient le premier acheteur de programmes audiovisuels français avec 17,1 M EUR de ventes grâce à la fiction, premier genre sur le territoire (38,5 % des ventes) devant le documentaire (34,0 %). La zone Royaume-Uni/Irlande est le deuxième territoire à acheter des programmes français pour un montant de 12,9 M EUR, devant la zone Allemagne/Autriche à hauteur de 12,14 M EUR. Premier pays en 2022, les États-Unis réduisent de plus de la moitié leurs achats de programmes français, à 9,5 M EUR contre 19,2 M EUR en 2022, se retrouvant au 5ème rang des pays acheteurs en 2023.

Enfin, après avoir atteint un montant record en 2022, les droits monde s’établissent à 46,3 M EUR, soit un recul de 20,1 % sur un an, et reviennent à un niveau proche de 2021. Le premier genre bénéficiaire est la fiction avec 29,6 % de ces ventes, devant l’animation avec 27,9 %. « Ce ralentissement s’explique par des acquisitions plus ciblées sur un ou plusieurs territoires, et des services mondiaux privilégiant les fenêtres pour la France et les territoires francophones » explique l’étude.

A noter que malgré cette année 2023 en demi-teinte, le montant des préfinancements étrangers de programmes français reste stable à 105,8 M EUR. C’est une nouvelle positive car c’est un des nerfs de la guerre. Dans le détail, l’évolution est toutefois contrastée : si les apports en coproduction sont en forte croissance à 73,2 M EUR (+34,5 %), les préventes étrangères sont, elles, en repli de 35,6 % par rapport à 2022, à 32,6 M EUR. Tous les genres sont impactés par cette dernière tendance : fiction (-68,9 %), animation (-5,4 %), documentaire (-36,4 %).

Unifrance et le CNC nuancent toutefois la portée de cette évolution : « l’ouverture du fonds de soutien automatique aux œuvres en production déléguée destinées aux services mondiaux de vidéo à la demande par abonnement (VàDA) en 2023 a pu entraîner une réaffectation de certaines préventes étrangères dans les apports des diffuseurs français, dès lors que ces derniers sont apportés par ces services ».

L’animation capte toujours la majeure partie des préventes (59,8 % du total). Les préventes étrangères proviennent essentiellement d’Europe de l’Ouest (70,6 %, un niveau stable par rapport à 2022). Concernant les apports en coproduction, ils bondissent de 54 % pour l’animation (36,3 M EUR) et de 50,8 % pour les fictions (20,2 M EUR) tandis qu’ils sont en recul pour le documentaire (-8,4 %, à 14,3 M EUR). L’Europe de l’Ouest, avec 84,3 % des financements en coproduction, reste le premier partenaire des programmes français.

CG

*Pour consulter l’intégralité de l’étude, cliquez ICI.

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