Les trois martyrs de Montjournal honorés
Cesset. 80 ans après les trois martyrs de Montjournal ne sont pas oubliés. Après avoir honoré Georges Billy, la veille à Bayet (lire ci-dessus), les associations AnacR et Arac de Saint-Pourçain ont organisé un hommage aux trois FTPF (Francs-tireurs partisans français) fusillés au carrefour de Montjournal le 30 aout 1944.
Près de cent personnes parmi lesquelles diverses personnalités (*) avaient répondu à l’invitation des associations organisatrices pour assister à la cérémonie qui a débuté par les dépôts de gerbes au pied de la stèle entourée de vingt porte-drapeaux.
Le rappel des faits. Après avoir été chassés de Clermont et Vichy, les Allemands sont à Saint-Pourçain. Ils sont très bien informés que les communes des environs abritent des résistants. Le camp Henri-Barbusse, dont le poste de commandement est à la Croix-Rue à Voussac, sous les ordres du capitaine Marcel Bouchard, a placé des sentinelles, souvent sans arme, dans divers points stratégiques comme les carrefours et notamment ici, à Montjournal. La Collaboration a su transmettre le message… Ce 30 août après-midi, il y a 80 ans aujourd’hui, une colonne allemande traverse le bourg de Laféline et se dirige vers Cesset. Arrivée à proximité du carrefour de Montjournal, l’auto-mitrailleuse en tête de convoi aperçoit un groupe de jeunes FTP en poste et commence à tirer. Plusieurs d’entre eux vont réussir à fuir en se cachant dans les fossés, mais trois n’ont pas cette chance, sont abattus et achevés au sol : le plus jeune, Marcel Arroues avait 22 ans, Jean Robbe, 23 ans, et Pierre Pinet, 38 ans. »
« Plutôt Hitler que le Front Populaire »Discours politiques. Eliane Mézière, maire de Cesset, a souhaité rendre hommage à tous ces héros de la Résistance qui, au péril de leur vie, se sont battus pour que la France redevienne une terre de liberté, d’égalité, de fraternité et de paix.
Le député Yannick Monnet a été ferme dans ses propos : « “Plutôt Hitler que le Front Populaire”, proclamaient, il y a 80 ans, les tenants de l’ordre établi. Si les circonstances actuelles sont bien évidemment différentes, aujourd’hui, d’autres tenants de l’ordre établi semblent prêts à faire des choix analogues. Je le dis clairement : c’est une insulte à la mémoire de Marcel Arrouès, Jean Robbe, Pierre Pinet et leurs compagnons et c’est une grave responsabilité vis-à-vis de l’avenir de notre pays. »
(*) Yannick Monnet, député ; Jean-Marc Dumont, conseiller départemental du canton de Souvigny ; Eliane Meziere, maire de Cesset ; Yves Sanvoisin, maire de Laféline ; Ludovic Chaput, maire de Bourbon-l’Archambault ; les maires de la communauté de communes Saint Pourçain Sioule Limagne ; le major Jean-Michel Kowalski et l’adjudant-chef Lottin de la COB de Saint-Pourçain ; le lieutenant Loïc tierno, chef du centre de secours de Saint-Pourçain ; Madeleine Bodez et Jean-Paul Pouyadoux, du Souvenir Français de Saint-Pourçain ; les présidents des associations de combattants, résistants et déportés..