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Aurillac : 3e pollution de la Jordanne en un mois : que s'est-il vraiment passé ?

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Un liquide épais et verdâtre s’est répandu, ce mercredi 4 septembre, dans la Jordanne, à Aurillac. Interpellé par le comportement des truites qui nageaient dans ces effluents, au pied de la cascade située sur le cours d’Angoulême, un riverain a alerté les sapeurs-pompiers vers 12 h 20. Aucune mortalité piscicole n’était constatée mercredi 4 septembre, à 13 heures, en aval de l’écoulement, jusqu’au niveau du Conseil départemental. Les premiers prélèvements, réalisés à deux mètres de l’embouchure du réseau d’eaux pluviales, ont révélé un pH 7, similaire à celui du réseau d’eau potable.

Un bouchon empêchait les eaux usées de s’évacuer

Les services de l’Agglo d’Aurillac sont remontés en amont du réseau d’eau pour tenter d’identifier l’origine des effluents. Pour contenir la substance, les sapeurs-pompiers ont installé un boudin de confinement et des ballots de paille, destinés à filtrer les eaux polluées et permettre une décantation plus efficace.« Une mobilisation rapide a permis à l’Agglomération d’Aurillac d’identifier la pollution, indiquait, mercredi 4 septembre en soirée, le président de la Caba, Pierre Mathonier. Contrairement aux derniers épisodes connus récemment (lire ci-dessous), et dans ce cas-là précisément, la nature de l’eau déversée dans la rivière est liée à la mise en surcharge d’un réseau d’assainissement d’eaux usées. » Deux types de réseaux d’eau cohabitent. Les eaux pluviales (issues du ruissellement des pluies sur la voirie et sur les toitures), qui rejoignent directement la rivière. Et les eaux usées qui doivent, elles, être traitées en station d’épuration.

Or, mercredi 4 septembre, un bouchon empêchait l’évacuation des eaux usées. « Les effluents, ne pouvant s’évacuer correctement, se sont exfiltrés vers le réseau d’eaux pluviales, via une connexion encore inconnue des services. » La Caba a constaté que l’obstruction du réseau était « due à la présence d’une serpillière, d’une mire de géomètre et d’un animal mort ». La pollution a été contrôlée grâce à la suppression du bouchon. L’écoulement des effluents dans le réseau d’eaux usées a ensuite pu reprendre correctement.Suite à cet incident, la Caba tente « d’identifier la localisation et le type de la connexion entre les deux réseaux, afin de procéder à des travaux garantissant la bonne étanchéité des réseaux », a assuré Pierre Mathonier.

A la suite de cette pollution, l’Agglo d’Aurillac a fait savoir qu’elle comptait « déposer plainte », avec la mairie, « pour tenter d’identifier les responsables de ces déversements illicites dans ses réseaux ». Cette plainte est complétée par celle de l’Association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique (AAPPMA) et de la Fédération de pêche du Cantal. Contactées, ces deux entités n’ont pas souhaité réagir. « On va laisser faire les services compétents », a déclaré le président de l’AAPPMA d’Aurillac, Laurent Decadi. De son côté, la préfecture a décrit « un nouvel écoulement anormal, de flux plus limité. » 

Anna Modolo

 

Réseau sous tension. Si la pollution de ce mercredi 4 septembre est due à un bouchon, il existe une autre situation où une partie des eaux usées peut accidentellement rejoindre la rivière. Le réseau d’assainissement du centre historique d’Aurillac est hérité du développement urbain de la ville. Une partie est unitaire et collecte les eaux usées et pluviales au sein d’une même canalisation, reliée à la station de traitement de Souleyrie. Sur certaines zones, les eaux de ruissellement des voiries et des toitures sont reliées à un réseau d’eaux pluviales. « Lors de très fortes intempéries, un déversement des effluents du réseau unitaire vers le réseau d’eaux pluviales peut survenir. Extrêmement rare et minutieusement contrôlé », ce déversement permet d’éviter des débordements des égouts sur la voie publique ou chez les riverains.