Procès de Mazan : ne pas être parfumé, chuchoter... Les consignes du mari, accusé d'avoir drogué et fait violer sa femme
3e jour du procès de Mazan. Les enquêteurs sont appelés à témoigner, ce mercredi 4 septembre, devant la cour criminelle d'Avignon, pour détailler leurs découvertes dans une affaire sordide. Pour rappel, 51 hommes sont accusés d'avoir violé une femme droguée par son mari pendant dix ans.
Ils auraient été recrutés sur Internet puis se rendaient au domicile conjugal. D'après nos confrères de BFMTV, les enquêteurs estiment que la victime a subi 92 viols entre 2011 et 2020. Selon l'ancien patron de la police judiciaire d'Avignon et donc principal directeur de l'enquête, Jérémie Bosse Platière, l'identification des suspects a duré pendant deux ans.
Elle a notamment été permise après la découverte de milliers de fichiers vidéo et de photos des viols sur un disque dur qui appartenait au mari de la victime, Dominique Pélicot : en tout, 83 hommes sont repérés, 53 sont identifiés et placés en garde à vue lors de différentes vagues d'interpellations.
Des discussions en amont des viols entre les suspectsSi 35 des 51 suspects ont reconnu avoir eu un acte sexuel, ils nient avoir eu l'intention de violer leurs victimes et contestent ainsi les faits reprochés. Jérémie Bosse Platière affirme pourtant le contraire. Le mari de la victime discutait avec les autres suspects sur le forum Coco en amont des viols pour leur donner des consignes.
Il parlait des somnifères, expliquait que son épouse serait inconsciente et qu’ils pourront abuser d'elle. L'ancien patron de la police judiciaire précise aussi que Dominique Pélicot donnait ensuite des consignes : chuchoter pour ne pas faire de bruit, se déshabiller dans la cuisine, ne pas mettre de parfum ou encore ne pas avoir d’odeur de tabac pour ne pas laisser de traces et éveiller les soupçons.
D'après le policier, la chambre était surchauffée au moment des viols pour que l'épouse reste bien endormie. Les hommes devaient se réchauffer les mains sur un radiateur pour ne pas qu'il n'y ait de contact froid sur le corps de la victime. Parfois, ils pouvaient attendre 1h 30 sur un parking à côté du domicile, afin d'être sûrs qu'elle soit endormie.
Le témoignage choquant de Jérémie Bosse Platière a été extrêmement éprouvant pour toute la salle. Les vidéos découvertes par la police seront projetées d'ici quelques semaines dans le cadre de l'audience.