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Dans le Puy-de-Dôme, des enfants en situation de handicap attendent leur AESH pour faire leur rentrée et des parents à bout

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À Paris, les Jeux paralympiques invitent à changer de regard sur le handicap et promeuvent à leur manière l’inclusion, le respect et l’égalité de tous. Mais lundi, la rentrée a montré, une fois de plus, que la scolarisation des enfants en situation de handicap ne va pas de soi.

Des mères de famille à bout

De nouveau, des enfants et des adolescents ont été refusés à l’entrée de certaines écoles, de collèges ou de lycées ou n'ont pu suivre les cours normalement parce qu’il n’y avait pas d’AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) pour les accompagner et les aider. Une situation dénoncée une fois de plus par Éléonor Perise, présidente de l’association Handi-Cap’ vers le droit à l’école.

Une quinzaine de cas nous ont été signalés juste dans le secteur de Cournon, Billom, Saint-Germain-Lembron, Vic-le-Comte et les Martres-de-Veyre. Dans certains cas, les élèves ont été renvoyés dans leur foyer au mépris de la loi.

« Une mère de famille a dû demander à son employeur une semaine de vacances pour pouvoir garder son enfant à la maison. Une autre, « à bout », témoigne : « On m’avait assuré jeudi que mon enfant pourrait faire sa rentrée lundi en grande section et ce matin, on me l’a refusé. »

J’ai changé d’école parce que ça ne se passait pas bien dans la précédente. Voilà que ça recommence. Mon fils a des difficultés pour parler et n’a eu droit qu’à deux heures par semaine en petite section et aux matinées en moyenne section, mais il a besoin d’aller à l’école comme tous les enfants de son âge?!  »

Système D 

Dans un autre cas, un chef d’établissement a mutualisé des AESH individuels, privant au passage un élève de celui qui lui était dédié.

« On a aussi eu le cas d’un AESH qui a effectué trois missions dans la journée alors qu’il n’était censé s’occuper que d’un seul enfant », poursuit Eléonor Perise.

Cette pénurie d’AESH n’est malheureusement pas nouvelle. Elle est dénoncée à chaque rentrée. Soit aucune n’a été nommée, soit la MDPH a tardé à renouveler les notifications sans lesquelles les AESH ne peuvent être désignés par l’Éducation nationale.

Obligation d'accueil

De son côté, la MDPH indique que les  demandes de parcours de scolarisation ne cessent d’augmenter (+ 11% en 2023-2024). Et qu’actuellement, elle étudie les demandes déposées début mars. Celles déposées après auront une réponse à l’automne, soit 1. 399 demandes en cours de traitement. Enfin, les délais de traitement ont baissé de 5,7  à 4,8 mois.

Le directeur académique des services de l’Éducation nationale, Michel Rouquette, précise avoir « demandé, dès vendredi, au Ministère, via le rectorat, une autorisation de dépasser notre plafond d’emploi ».

Nous avons 1.200 AESH, il faudrait en recruter une centaine de plus pour faire face aux besoins

Le Dasen rappelle que « l’accueil des enfants en situation de handicap est obligatoire, avec ou sans AESH, sauf situation particulière, notamment pendant la pause méridienne (*), lorsque l’absence d’AESH fait courir un danger à l’enfant en situation de handicap ou à ses camarades. Il y a eu un souci lundi matin avec un enfant qui entrait en petite section de maternelle. Nous avons remédié au problème mardi pour qu’il soit accueilli dans de bonnes conditions ».

Constat d'huissier

Le cas échéant, l’association Handi-Cap’ vers le droit à l’école pourrait mandater un huissier pour faire constater tout manquement et ainsi faire respecter le droit des enfants handicapés à être scolarisés. 

(*) Depuis cette année, ce n’est plus aux collectivités, mais à l’État de prendre en charge l’enfant en situation de handicap pendant la pause méridienne. Dans le Puy-de-Dôme, cela concerne une soixantaine d’enfants, ce qui accroît encore le besoin d’AESH.

Géraldine Messina