Vert pâle

Elle est, selon l’adage, la couleur de l’espoir. Autant dire que la classe politique, dans sa rude bataille pour Matignon, a placé ses espoirs ailleurs que dans la révolution verte. Marine Tondelier et sa veste ont bien tenté une percée, finalement fauchées en pleine pousse par les dissensions du NFP. Entre sécurité, pouvoir d’achat, réforme des retraites, conflit israélo-palestinien ou fiscalité, il n’y a pas eu le moindre millimètre carré libre pour qu’une fleur ne pousse : l’avenir de la planète n’est pas l’enjeu du moment pour la France du pouvoir ou qui rêve de l’avoir. Le flanc droit a pour lui la constance de fustiger « l’écologie punitive » et reléguer le dossier loin. Et l’hémisphère gauche tente de réconcilier tous ses neurones sur le sujet, après l’écriture express d’un programme ambitieux sur l’écologie mais contradictoire au regard du reste : d’un côté la hausse des salaires et du pouvoir d’achat pour doper la consommation, de l’autre un appel à la décarbonation et à la décroissance pour protéger le “vivant”. Finalement, ne rien dire évite de faire face à ce grand écart.

l’éditorial

Charles Vigier