Tenue unique, pause numérique en test... Quels sont les défis de la rentrée, dans l'Allier ?
"La rentrée s’est bien passée, avec un enseignant dans chaque classe du premier degré", se félicite la Dasen (directrice académique des services de l’Éducation nationale) Roseline Lamy Au Rousseau, pour qui c’est la première rentrée dans l’Allier.
Quels sont les effectifs dans le 1er degré, le 2e degré dans l’Allier ? Au total, selon nos prévisions [avant comptage qui sera fait jusqu’à fin septembre], l’Allier compte 44.000 élèves dans le public. Soit 22.800 élèves dans le 1er degré, 21.400 dans le 2e. Et une baisse de 600 élèves, par rapport à la rentrée de septembre 2023. Moins 300 dans le 1er degré, moins 200 en collège et moins 100 en lycée.
Des moyens supplémentaires accordésLa carte scolaire 2024-2025 dans l'Allier entérinée : 14 instituteurs en moins
Quels sont les ajustements par rapport à la carte scolaire de mars 2024 ? Il n’y ni ouverture, ni fermeture de classe. Mais nous avons mis des moyens provisoires, pour l’année, dans le 1er degré, dans des écoles où les effectifs étaient un peu remontés par rapport aux prévisions. Cela concerne Montaigu-le-Blin-Boucé, Meaulnes, Lucie-Aubrac à Cusset, Hauterive, Cesset-Louchy-Montfand. Ainsi qu’un demi-moyen à Françoise-Dolto à Domérat pour les toutes petites sections, et d’autres moyens reconduits à Meaulnes-Laprugne. Si les inspecteurs nous font remonter un afflux d’effectifs, on ajustera.Dans le 2e degré, le choix d’ouvrir une classe de plus se fait à l’unité près. Nous avons décidé, en juin, d’ouvrir trois classes de 6e et une classe de 4e.
Qu’en est-il du dédoublement en éducation prioritaire ? Nous sommes désormais à 100 % de classes dédoublées en REP + et REP, en grande section, CP et CE1.
La nouvelle Dasen (directrice académique des services de l'Education nationale) de l'Allier, Roseline Lamy Au Rousseau. Photo Corentin Garault
Les classes plafonnent-elles toujours à 24 élèves, dans le 1er degré ?
Oui, c’est la règle du jeu. Je rappelle qu’il s’agit d’une moyenne. On donne des moyens pour un nombre d’élèves attendu global, que les équipes répartissent selon leurs choix. On peut donc avoir 26 élèves dans une classe, 22 dans une autre
Combien d’enseignants contractuels ont été recrutés cette année ?
Ils étaient 39 en septembre 2023. Ils sont 30, en accord avec les effectifs.
Comment se passe la mise en place du choc des savoirs (les groupes de niveau en collège), décriée par les syndicats ? Cela se met en place avec des modalités souples, discutées avec les équipes dans chaque collège. Il n’y a pas de modèle unique. Car chaque collège fait avec ses moyens RH. Les mots d’ordre, c’est souplesse et confiance. Les évaluations supplémentaires possibles, il faut les prendre comme un outil de plus, pouvant aider les enseignants à construire leur année.
Harcèlement scolaire : une référente départementaleOù en est-on du déploiement du programme pHARe (plan de prévention et d’action contre le harcèlement scolaire dans les écoles, collèges et lycées) ? On poursuit la dynamique bien engagée. Des équipes ressources ont été formées dans toutes les circonscriptions, tous les établissements sont labellisés. Les équipes se sont organisées. Les formations vont se poursuivre.
En collège, des ambassadeurs d’élèves ont été formés pour que la parole se libère plus facilement. Une référente départementale est désormais dédiée au harcèlement, Eva Deloge. Elle sera en appui des équipes, coordonnera les formations, conseillera les établissements. Il nous faut aussi développer le travail avec les parents, pour que les problématiques soient bien définies.Des projets innovants continuent d'éclore, dans le cadre de "Notre école, faisons là ensemble". Photo Corentin Garault
Le dispositif “Notre école, faisons là ensemble” se poursuit. Des exemples d’actions ?
Nous avons déjà eu beaucoup d’aménagements de cours d’écoles, de classes dehors. Deux projets, validés récemment, sortent de l’ordinaire. Ils vont se mettre en place à la rentrée. Une première action, sur les langues vivantes, autour de Dompierre, vise à harmoniser les apprentissages en primaire, avec un travail sur des thématiques identiques, une journée d’anglais en fin d’année. Dans le secondaire, cinq collèges dans le secteur de Domérat et Gannat vont travailler ensemble sur la scolarisation, en collège, de familles itinérantes ayant été scolarisés à la maison jusqu’en 6e.
Les syndicats se plaignent d’un manque de psychologues scolaires et d’AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap), dans l’Allier. Quelles réponses apporter?? Les psychologues sont une denrée rare. On a les moyens budgétaires, mais pas les ressources humaines. Nous avons un nombre croissant d’élèves ayant besoin d’un accompagnement. Ils sont 650, pour 415 AESH. Certains sont dédiés au dispositif Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire), d’autres sont mutualisés pour 5 ou 6 élèves. Des aides individuelles sont enfin possibles. L’an dernier, le taux d’aide individuelle était raisonnable, dans l’Allier.
Tenue unique à Varennes-sur-AllierQuels sont les projets et expérimentations à suivre, cette année ?
La mise en place d’un nouveau dispositif de coopération avec les acteurs locaux et les services de l’État, Territoires éducatifs ruraux (TER), à Montmarault, après celui de Jaligny. L’expérimentation de la tenue unique, au lycée de Varennes-sur-Allier. Cette démarche a été coconstruite avec les élèves pour développer un sentiment d’appartenance.
Le collège de Marcillat-en-Combraille va expérimenter la pause numérique. Les élèves poseront le téléphone physiquement, le matin, et le récupéreront le soir. Plusieurs classes sont par ailleurs engagées dans le SNU (Service national universel) : deux à Varennes-sur-Allier, une à Jean-Monnet à Yzeure et une à Saint-Joseph à Montluçon. Cette rentrée est aussi celle des 3e année de la licence PPPE (Parcours préparatoire au professorat des écoles) à Moulins et Yzeure, dispositif unique dans l’académie.La baisse démographique se poursuit, dans l'Allier. Photo d'illustration Corentin Garault
Quelle réponse apporter à la baisse démographique, dans le 1er degré?
Au RPI (regroupement pédagogique intercommunal) de Hérisson-Venat-Louroux-Hodement, nous expérimentons cette année le regroupement des classes, lundi et mardi, à Hérisson, et l’éclatement, comme les années précédentes, les jeudi et vendredi. Ce dispositif, pour une pédagogie innovante, qui vise à voir si une préférence se détache pour un regroupement sur un seul site, a été construit avec les maires, les EPCI, l’inspection de Montluçon 2. Nous adapterons au besoin dans l’année si le système ne convient pas aux parents. Ce qui prime, c’est l’intérêt de l’enfant.
Il ne faut pas faire l’autruche, face à la baisse démographique. Pour continuer à avoir une offre éducative de qualité sur le territoire, il faut travailler différemment. Dès que les constats chiffrés seront finis, nous commencerons à nous pencher sur la prochaine carte scolaire.
Ariane Bouhours