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Сентябрь
2024

Battu chez lui par Angoulême, Aurillac a manqué de maîtrise et de maturité pour ses débuts

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Donner le ballon pour se faire battre. C’est en peu de mots le résumé de cette première journée de Pro D2 manquée par le Stade Aurillacois, vendredi contre Angoulême (24-31), offrant même au SAXV l’honneur d’être le premier leader de la saison grâce à ses 5 essais inscrits contre deux aux Cantaliens.

Aurillac a donné le ballon, et il a aussi fait trop peu pour le récupérer quand il était dans les bras d’une ligne d’attaque charentaise trop souvent lancée plein fer dans un rideau mou ou dispersé.

« Il y a pas mal de naïveté dans ce match, notamment sur la question de la gestion des temps fort et des temps faibles. La première période est très mal payée avec deux turn-overs où on prend des essais trop faciles avec offload et passe sur l’extérieur. On se fait aspirer avec six ou sept joueurs près du ballon et seulement deux sur les couloirs », pointait Roméo Gontinéac après la partie.

En inscrivant son premier essai sous ses nouvelles couleurs, Ugo Seunes avait validé le bon travail de ses avants à l'issue de plusieurs mêlées. Mais l'efficacité a manqué en seconde période.

Une lecture à revoir et des erreurs individuelles

« Sur un ballon aérien ça tombe dans leur camp, après deux passes on se retrouve Luka (Nioradze) et moi face à toute leur ligne de trois-quarts après deux passes. Ce n’est pas un problème de système, on doit avoir le temps de se replacer », déplorait pour sa part Eoghan Masterson, dont l’analyse était poursuivie par Hugo Huurman, qui évoquait des problèmes de connexion mais pas seulement. « En défense, on doit mettre plus de pression. Là, c’est soit on n’était pas organisés, soit on ne montait pas assez fort », pointait le 3e ligne.

À certains égards, Aurillac a reproduit des erreurs qu’on l’avait vu commettre sur le premier acte contre Nevers en match amical. Effaçant la belle impression laissée contre Montpellier lors de son dernier test pré-championnat. Le rendu de cette ultime opposition amicale faisait d’ailleurs dire à Eoghan Masterson que ce n’était pas un problème de préparation.

« On a passé une bonne pré-saison. On a vu plein de bonnes choses sur le match de Montpellier mais on savait que la Pro D2, c’est des matches serrés, difficile. Contre le MHR on avait marqué trois essais sur des ballons qui avaient les bons rebonds et là c’était Angoulême, c’est le rugby »

Au-delà de ses rebonds, de ces petits grains de sel dans la machine, il y a aussi et surtout un manque de maîtrise et sûrement un peu de maturité de la part des Cantaliens sur ce premier match, ce dont Angoulême a su faire davantage preuve. À l’image de ces trop nombreux ballons rendus, notamment au pied. Sur ce plan tout n’est pas à jeter, et Tedo Abzhandadze a permis aux siens de progresser vers le camp adverse, mais tout ne se justifiait pas, ou alors il a manqué de la réactivité derrière. « Il faut trouver l’équilibre », convenait Roméo Gontinéac.

Un jeu au pied qui n’a pas toujours été adapté

« Il y a des coups de pied bien dosés où on gagne beaucoup de mètres facilement et puis des ballons rendus où on n’est pas en capacité de disputer le ballon en l’air et où on s’expose. Sur le premier essai, c’est ça », posait l’entraîneur en chef.

Si tout n'est pas à jeter dans le second acte, des erreurs de jugement ont coûté cher, comme cet essai manqué après une incursion de Papunashvili dans une défense charentaise battue.

La seconde période, qui a vu Aurillac mettre plus de dynamisme, avec entre autres la bonne entrée d’Alania, a également accouché de séquences raccourcies par un usage précoce du jeu au pied alors que la défense charentaise méritait d’être un peu plus resserrée avant de dégainer. Idem sur le premier acte quand Aurillac était à 15 contre 14.

« Angoulême était un peu plus mature avec beaucoup plus de maîtrise. Même si, quand nous nous étions à 13, ils ont aussi tapé pour gagner des mètres et jouer chez nous. Mais quand on était à 14 on n’apas exploité ça comme il fallait avec des fautes bêtes et un peu trop d’impatience », listait le technicien.

C’est aussi la différence entre une équipe charentaise qui a gardé les mêmes hommes pour structurer son jeu avec l’expérience de Botica - celle qu’il a accumulée depuis plus de 15 ans en pro, et celle qu’il avait déjà de la saison passée avec cette même équipe - là où Aurillac a dû confier les commandes du jeu, notamment au pied, à de nouvelles têtes.

De cette leçon, forcément un peu rude, le Stade doit tirer rapidement des enseignements. Pour vite rebondir. 

Jean-Paul Cohade