Ciotti veut transformer LR en Union des droites pour la République (UDR)
Après avoir dynamité sa famille politique en juin en brisant le cordon sanitaire que les héritiers du gaullisme ont toujours maintenu avec l'extrême droite, le député est arrivé au son du tube "I will survive" devant quelque 3.000 partisans, selon les organisateurs, réunis à Levens, dans son fief des Alpes-Maritimes.
Estimant que "la marque Les Republicains est aujourd'hui dépassée, discréditée par ses défaites, ses contradictions, son manque de courage", il a proposé "de refonder (sa) famille politique", expliquant que "l'Union des droites pour la République sera ce grand parti de droite".
"Les Républicains se transforment. L'esprit des Républicains, en tout cas celui que j'ai porté, n'est pas mort. Il se transforme, il se reconstruit, il se réinvente. C'est une forme de renaissance aujourd'hui", a-t-il insisté ensuite dans un point presse.
"Je ne démissionne pas des Républicains, nous créons une nouvelle formation politique", a ajouté le député, balayant les questions sur sa capacité à décider seul de transformer de cette manière LR alors que les dirigeants des Républicains ont déjà tenté en vain à trois reprises de l'exclure et attendent désormais que la justice se prononce à nouveau le 14 octobre.
"Il ne peut pas transformer le parti sans réunir les instances, il ne peut pas décider seul, il y a des étapes à respecter", a souligné auprès de l'AFP la députée Michèle Tabarot, secrétaire départementale des Républicains dans les Alpes-Maritimes, présidente de la Commission nationale d'investiture et opposée à la décision de M. Ciotti de s'allier avec l'extrême droite.
Au RN, le président Jordan Bardella a lui souhaité sur X "un grand succès à Eric Ciotti et son nouveau parti", estimant que "la France a besoin d’une droite courageuse, capable de résister au politiquement correct comme il l’a démontré lors des élections législatives 2024".
Dans son discours, Eric Ciotti a souligné qu'avec l'Union des droites pour la République, il s'agit à ses yeux de la "renaissance de l'UDR", ce "vaste mouvement populaire... voulu par le général de Gaulle face au péril de mai 68". A l'époque l'acronyme UDR signifiait Union pour la défense de la République puis s'était transformé en Union des démocrates pour la République.
Déclinant ce qu'il appelle les "10 plaies du +En même temps+" de la "Macronie", il a proposé des "mesures inédites et fortes": "la démocratie directe avec des référendums réguliers comme en Suisse", "la fin du droit du sol et la préférence nationale pour sortir de l’immigration de masse", l'interdiction du "voile pour les mineures dans l’espace public", la "fin de la loi SRU", qui oblige les communes à disposer d'un quota de logements sociaux, qualifiant son projet de "renaissance française".
Il a aussi glissé au passage son intention de briguer la mairie de Nice face à son ennemi politique numéro un: le maire Horizons Christian Estrosi qu'il a qualifié de "pharaon du béton" qui "dépense sans compter alors que les Niçois paient l’addition".
"Je me prépare chaque minute, chaque seconde à relever le défi du renouveau de Nice", a-t-il lancé.