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Август
2024

En résidence à l'atelier de lithographie du musée d'Ussel, Sacha Philip donne des couleurs à la Corrèze

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Retour aux sources familiales et d’une pratique ancestrale pour le jeune artiste Sasha Philip. Né à Ussel, formé à l’école d’art Émile-Cohl de Lyon, stagiaire à l’atelier de gravure IDEM à Paris, aujourd’hui installé à Montreuil, le jeune homme âgé de 27 ans a été choisi pour profiter, du 15 juillet au 21 septembre, de la résidence de création ouverte dans l’atelier de lithographie du musée du Pays d’Ussel.

Une occasion idéale pour se consacrer pleinement à cette technique et à ses recherches personnelles. « Graphiquement, c’est un médium très intéressant, commence-t-il entre deux essais de pigments. À mi-chemin entre l’organique et la mécanique. La lithographie a beaucoup d’aspects techniques, c’est une cuisine, mais la pierre est une matière vivante, qu’on peut travailler différemment. »

Il poursuit : « Cette variété permet un rapport très instinctif et sensible. C’est très particulier de retrouver ce lâcher-prise et ses accidents, parce que, comme les encres, c’est aussi un médium très capricieux. On est toujours entre la catastrophe et le miracle. Et puis, c’est un médium qu’on ne peut pas faire chez soi, parce qu'il nécessite du matériel ancien et spécifique. »

Ainsi équipé, accompagné aussi par les graveurs de l’atelier, Sacha Philip mène donc, sur un bon rythme, son travail de recherche. Un travail sur les couleurs, pour lesquelles il avoue « une gourmandise ». Travail sur la Corrèze également et sa vie au quotidien. « C’est quoi la ruralité, habiter ce paysage de Corrèze ? », s’interroge-t-il.

La Corrèze en patchwork

« J’ambitionne de faire une sorte de patchwork assemblant différentes lithographies. Un peu comme une mosaïque ou un vitrail, qui raconte des moments, des paysages, des objets représentant le lieu », explique le jeune artiste. À l’inverse du « regard un peu onirique que certains posent sur la Corrèze, loin des images d’Épinal qui la résument », il entend raconter ainsi « la vraie vie des gens ».

« J’ai envie de faire beaucoup d’images et de jouer avec beaucoup de couleurs », lance-t-il, plein d’enthousiasme. « Avoir tout son temps à consacrer à son art, ça booste son énergie. Avant même de participer à cette résidence, des amis, même étranges, m’en parlaient. C’est une chance. »

Une chance qu’il partage, tous les après-midi, avec les curieux et amateurs de passage dans l’atelier. Désireux de « découvrir, échanger et essayer même la lithographie ». Il reviendra à Ussel en juin 2025 pour exposer les fruits de son travail estival. 

Blandine Hutin-Mercier