[Exclusif] La star olympique Guerschon Yabusele, de passage à Dreux : "Je rêve de jouer aux USA, mais rien n'est officiel"
Après les parquets, l'athlète foule avec bonheur le gazon, vert et bien coupé, de la maison familiale de Dreux. En cette fin d'après-midi, ce mardi 27 août, l'ailier droit le plus connu de la planète basket depuis ses exploits aux JO embrasse ses parents et quelques amis installés à l'ombre des rayons du soleil. Un moment de quiétude arraché à un emploi du temps aussi intense que le rythme d'un match de finale des JO. Guerschon Yabusele explique n'avoir gardé que le meilleur de cette "parenthèse enchantée, nous confie-t-il en exclusivité.
Quelle image gardez-vous de ces JO ? La médaille d’argent de notre équipe de France. On est vraiment allé la chercher. À un moment de la compétition, il y a eu un doute qui s’est emparé de l’équipe. Cette médaille est amplement méritée et c’est une fierté de la porter autour du cou.
Guerschon avec ses parents, Monzali et Monzia, Photo Olivier Bohin Pas de déception de ne pas avoir décroché l’or ? Bien sûr que si. On était encore une fois dans un scénario où l’on tombe, une fois de plus, contre les Américains. On s’est battu avec eux durant tout le match, on n’a jamais rien lâché et on leur a posé des problèmes. Il reste toujours ce goût d’inachevé où, au final, on repart avec la médaille d’argent. Il nous manquait quelques petits trucs… Mais, en rembobinant les JO, on a repensé à toutes ces belles choses, cet esprit d’équipe. Et là, tu retrouves le sourire et tu apprécies cette médaille.
Ce dunk sur Lebon James vous a valu une photo mémorable. L’avez-vous affichée, mise en poster chez vous ? Je ne suis pas encore revenu chez moi… Croyez-moi, ce cliché va y être, tout comme quelques autres bonnes photos que j’apprécie, notamment certaines avec l’équipe.
"À chaque match, j'ai pensé à Dreux, dès que j’entendais les supporters français. Ma famille est aussi venue m’encourager."
Les Jeux Paralympiques débutent ce mercredi 28 août. Que vous inspirent-ils ? Comme pour toute compétition avec un enjeu, c’est forcément grand avec des athlètes qui essayent d’arriver au maximum. Au top du sport. C’est forcément impressionnant. J’ai hâte de voir les compétitions à la télévision. J’ai toujours suivi les JO depuis mon enfance.
Les athlètes paralympiques souhaitent être regardés comme des champions comme les autres. Vous comprenez leur priorité ? Ce sont des athlètes comme les autres, qui se préparent, consacrent leur vie à leur sport. Je compte bien les encourager, leur donner de la force.
Les Sixers de Philadelphie ? Je n’ai pas encore signé le contrat. On est encore loin de ce que j’ai pu lire
Après les JO, allez-vous quitter le Real Madrid pour l’équipe des Sixers de Philadelphie ?
Ce n’est pas encore sûr. Il y a encore des discussions entre les deux équipes. Je n’ai pas encore signé le contrat. On est encore loin de ce que j’ai pu lire. Il n’y a rien d’officiel.
L’envie de jouer aux USA reste forte ? Je ne l’ai jamais caché, j’y pense depuis que je suis petit. C’était un rêve. Quand j’y suis allé la première fois, je n’ai pas eu la chance de m’exprimer vraiment sur le terrain. J’attends cette deuxième chance avec impatience.
Il paraît que votre transfert en NBA, aux Sixers de Philadelphie, vous obligerait à débourser à votre club actuel, la somme de 1,8M€. Info ou intox ? Tout cela se déroule au niveau des négociations. On peut trouver beaucoup de solutions…
Le maire de Dreux, Pierre-Frédéric Billet, a félicité le champion.
"Quand je parle à des gens qui me disent que je suis leur idole, cela me fait un peu rire"Comptez-vous faire profiter Dreux de votre expérience et de votre notoriété ? Je l’envisageais déjà lorsque j’étais au club de Boston, il y a quelques années. J’aimerais faire des actions dans le club où j’ai commencé, l’Alliance. Mon engagement pourra être financier ou plus technique. J’aimerais donner un coup de pouce aux jeunes à travers une association.
Depuis les JO, vous êtes vu comme une star par de nombreux jeunes. Quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent suivre votre exemple ? Je trouve ça flatteur. Quand je parle à des gens qui me disent que je suis leur idole, cela me fait un peu rire. C’est presque un peu gênant, car je n’ai pas ce regard-là. Mais j’aime beaucoup donner des conseils. Des jeunes Drouais sont venus me voir à Madrid et je leur ai donné des conseils, parlé de mon parcours, des choses à faire, etc. J’adore motiver des jeunes de Dreux qui arrivent dans le basket dans des conditions similaires aux miennes. Quand j’étais enfant, je demandais des conseils aux “pros”, cela m’a beaucoup aidé. Cet échange donne de la force à tout le monde !
Officiel. Alors qu’il était dans la maison de ses parents, Monzali et Monzia, aux côtés de quelques amis, Guerschon Yabusele a reçu la visite amicale de Pierre-Frédéric Billet, maire de Dreux (LR). Il n’a pas manqué de le féliciter et a évoqué des projets associant la Ville avec le célèbre ailier droit.
Olivier Bohin