Royaume-Uni : le prochain budget sera "douloureux", prévient Keir Starmer
Keir Starmer annonce des temps difficiles pour les Britanniques. Le premier budget du gouvernement travailliste au Royaume-Uni, qui sera présenté fin octobre, promet d’être "douloureux", a prévenu ce mardi 27 août le nouveau Premier ministre, qui a dénoncé le "trou noir économique" laissé par les conservateurs.
"Je vais être honnête avec vous : le budget qui arrive en octobre sera douloureux", a admis le chef du gouvernement, largement élu début juillet après 14 ans de pouvoir conservateur, lors d’un discours dans les jardins de Downing Street en amont de la rentrée parlementaire. "Nous n’avons pas le choix vu la situation dans laquelle nous sommes : ceux qui ont les épaules les plus solides devront porter le plus lourd fardeau", a-t-il souligné, esquissant des réductions des dépenses publiques ou des augmentations de certains impôts le 30 octobre.
Un trou budgétaire de 26 milliards d’euros ?
Le Labour a mené campagne en insistant sur son recentrage économique et en promettant une gestion rigoureuse des dépenses publiques, imposant des choix drastiques. Mais le gouvernement prévient désormais qu’il devra aller encore plus loin que prévu depuis que la ministre des Finances Rachel Reeves a accusé en juillet les conservateurs d’avoir "masqué" un trou budgétaire de 22 milliards de livres (soit environ 26 milliards d’euros).
"La situation est pire que ce que nous avons jamais imaginé", a abondé mardi Keir Starmer, affirmant que l’Office for Budget Responsibility (OBR, équivalent de la Cour des comptes française) "n’était pas au courant". "Nous avons hérité d’un trou noir, aussi bien dans l’économie que sur les sujets de société", a-t-il poursuivi, en référence aux émeutes qui ont secoué des dizaines de villes d’Angleterre et d’Irlande du Nord début août.
Celles-ci ont éclaté après une attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes lors d’un cours de danse le 29 juillet à Southport (nord-ouest de l’Angleterre). Elles ont été attisées par des agitateurs d’extrême droite, sur fond de rumeurs présentant à tort le suspect comme un demandeur d’asile musulman. Ces violences xénophobes et islamophobes, qui ont notamment visé des mosquées et des hôtels accueillant des demandeurs d’asile, ont "mis à nu les fissures dans nos fondations, affaiblies par une décennie de division et de déclin" sous les conservateurs, a condamné Keir Starmer. "C’est pourquoi nous devons agir et faire les choses différemment. Cela implique d’être honnête avec les gens […] et honnêtement, les choses vont empirer avant que ça aille mieux", a-t-il reconnu.