Avec “Jacaranda”, Gaël Faye explore la reconstruction après la tragédie
Son premier roman, Petit Pays (Grasset), avait été l’un des succès de la rentrée littéraire 2016. Largement autobiographique, il racontait une enfance passée au Burundi entre un père français et une mère réfugiée rwandaise. Petit Pays avait d’abord été une chanson de Gaël Faye, et le titre de son dernier EP est Mauve Jacaranda, comme si le slameur-poète cherchait toujours à établir des ponts entre les différents aspects de son travail.
Alors que cette année, la commémoration du génocide des Tutsis a donné lieu à plusieurs ouvrages – dont le très puissant Le Convoi de Beata Umubyeyi Mairesse (Flammarion) –, Gaël Faye choisit de s’y plonger avec Jacaranda. Malgré une écriture un peu trop sage, il parvient à s’affranchir de toute lourdeur didactique pour se glisser au plus près de ses personnages. Son narrateur est, au milieu des années 1990, un collégien français, Milan, fils d’une Rwandaise qui n’a jamais rien dit de son pays natal. Soudain, un jeune cousin réfugié surgit dans leur vie, puis Milan accompagne sa mère en Afrique, découvre sa famille maternelle et ce sont des années de tragédie qui se révèlent. Patiemment, en écoutant ses proches, Milan reconstitue leur histoire. Parmi elles et eux, on retiendra particulièrement sa mère, et ce que son parcours dit de la difficulté à se reconstruire après un drame.
Jacaranda de Gaël Faye (Grasset), 288 p., 20,90 €. En librairie.