Après la victoire de l'ASM à Nevers, Christophe Urios veut que ses joueurs "retrouvent le goût du sang dans la bouche"
On se gardera bien de tirer des conclusions hâtives. Ne serait-ce qu’en raison de l’adversaire de cette première sortie, une équipe de Nevers, certes courageuse et sans doute en avance dans sa préparation d’une ProD2 qui démarre le week-end prochain, mais largement un cran en dessous des prérequis du Top 14.
C’est pourquoi, tout ce qui nous a semblé digne d’intérêt dans la production clermontoise (victoire 52-21), vendredi au Pré Fleury, mérite d’être revu en fin de semaine à Issoire face à Toulon pour évoquer un réel renouveau.
La semaine à venir, la plus importante de l'intersaisonUn projet de jeu qui prend forme
Avec huit essais inscrits, dont certains à la conclusion de jolis mouvements, l’ASM était d’attaque vendredi à Nevers. Premier constat, les joueurs d’Urios ont plutôt été efficaces dans les zones de marque, ils ont su concrétiser l’essentiel de leurs incursions dans le camp nivernais.
Découvrez en vidéo les 11 essais du match entre l'USON Nevers et l'ASM Clermont
Pour le manager clermontois, ce qu’il a vu sur cette première sortie, correspond en partie à ce qu’il veut voir. « Je suis content de l’état d’esprit, ce que l’on a mis en place sur le terrain, qui correspond à ce que l’on veut faire ».
Coup de jeunes
À Nevers, le staff de l'ASM Clermont a lancé pour la première fois trois nouveaux jeunes joueurs, dont Tom Belkessa (18 ans, talonneur). Les deux autres sont Jules Bousquet (demi de mêlée, 19 ans) et Mathéo Frisach (pilier, 18 ans).Tom Belkessa (au centre), l'un des trois jeunes joueurs à avoir évolué pour la première fois en équipe fanion. Photo Franck Boileau
Peu de perte de balles
La semaine dernière, Julien Laïrle, un des adjoints d’Urios, avait insisté sur les chantiers qu’attendaient les Clermontois. Mieux tenir le ballon en faisait partie. À Nevers, le déchet offensif a été quasi insignifiant. « Je trouve que l’on a été plutôt efficace sur les rucks, notamment les soutiens, précise le patron sportif. J’ai vu aussi des enchaînements que l’on travaille depuis le 22 juillet, donc ça fait plaisir. Les gars sont connectés ».
On le redit, ce match gagné à Nevers n’est qu’une (petite) marche de gravie à l’aube d’une saison dont on sait qu’elle sera longue et éprouvante. Le mental, que Christophe Urios se plaît à nommer « la mentalité » sera un élément clé du parcours à venir de ses joueurs.
Il fixe d’ailleurs clairement, en termes imagés, l’ambition dans le comportement de son groupe. « Ce match est un premier pas pour attaquer le Top 14 mais il s’agira de retrouver le goût du sang dans la bouche. Ce que l’on n’a pas eu la saison dernière ; on l’a eu parfois, mais pas tout le temps. Donc, il faut que l’on ait cette mentalité qui nous permet de dominer les matchs, de faire mal physiquement et d’imposer ce que l’on a envie de faire ».
Une dernière semaine « décisive »
Le 7 septembre (16h30), l’ASM ouvrira le bal du Top 14 au Michelin face à Pau. Avant cela, c’est une seconde et dernière confrontation de préparation qui l’attend, vendredi (19 heures) face à Toulon. Ce rendez-vous a forcément un caractère spécial, il aura valeur de validation de l’intersaison.
Pour Christophe Urios, « on y verra plus clair la semaine prochaine. C’est une semaine décisive, la plus importante même, parce qu’elle doit valider notre projet sportif et notre vision. L’opposition sera évidemment différente avec Toulon. Pour le moment, je dirais que l’on est dans les clous de ce que l’on veut faire, donc il faut continuer à le faire ».
Et pour cela, passer au révélateur d’une équipe du Top 14, au minimum aussi ambitieux qu’elle, représente pour l’ASM une belle occasion de confirmer les promesses entrevues vendredi du côté de Nevers.
L'ASM avec 8 recrues sur 9
Huit des neuf joueurs arrivés cet été à Clermont ont livré leur première prestation, vendredi à Nevers ; c’est le cas de Sasha Lotrian (avec le bandeau), encouragé ici par son capitaine Baptiste Jauneau.À propos des recrues, Christophe Urios a déclaré : « Les nouveaux, ils sont là depuis quelques semaines et on a l’impression qu’ils sont là depuis tout le temps ; ils se sont complètement fondus dans le paysage. À travers le jeu comme dans la vie de groupe ».Photo Franck Boileau
Christophe Buron