Baptiste Vadic de retour à la compétition en Creuse sous ses nouvelles couleurs
Pour ses premiers tours de roues en Creuse sous les couleurs de TotalEnergies, Baptiste Vadic a enchaîné le critérium de Dun-le-Palestel et le Tour du Limousin au mois d’août avec à la clé son premier top 5.
Vous aviez déjà participé au critérium de Dun en amateur il y a quelques années. Qu’est-ce que ça change de le faire en tant que professionnel cette année ? C’est une fierté de le faire en tant que pro, je suis souvent allé le voir quand j’étais plus jeune et c’est un peu ce qui m’avait donné envie de devenir pro. Pouvoir le faire en tant que professionnel, c’est une fierté. Il y a cinq, dix ans, c’était un rêve et c’est devenu la réalité, je suis fier d’avoir pu faire le critérium devant ma famille et mes amis, c’était vraiment cool. Avec l’équipe, on n’avait pas de courses à cette période-là, donc il y avait pas mal de monde de l’équipe, c’était sympa de se retrouver sur un critérium. C’est toujours un moment plus détente que sur les courses traditionnelles, c’est plutôt agréable. J’étais content que les coureurs de l’équipe soient venus au critérium en Creuse ça permet d’avoir de la visibilité.
Baptiste Vadic a bouclé le critérium à la 5e place (photo Floris Bressy)
Quelques jours après, vous étiez sur le Tour du Limousin, c’est vous qui aviez demandé à l’équipe d’y participer ? Oui, c’était une des seules courses que j’avais demandé à faire. En octobre, on avait eu un moment d’échange avec le staff et j’avais vraiment insisté sur le fait de pouvoir participer au Tour du Limousin. L’équipe était ok donc je savais bien en amont que j’allais participer et j’étais très content et très motivé de courir sur mes terres. Le Tour du Limousin, comme le critérium de Dun, c’était vraiment une course que j’aimais aller voir quand j’étais plus jeune, ça me faisait rêver. Le fait d’y participer, c’était vraiment quelque chose.
Avec le recul, vous êtes fier de ce Tour du Limousin ? Oui, je suis content, fier d’avoir participé. On veut toujours aller chercher le meilleur résultat possible, mais pour une première année pro, un top 5, c’est bien. Surtout que c’était la première fois que j’avais l’opportunité d’aller faire un résultat au sein de l’équipe. Et directement, j’ai réussi à répondre présent – même si ce n’est pas la victoire – avec un top 5. En plus, le fait de faire mon premier résultat pro, en Creuse, à Auzances, je m’en rappellerai sûrement toute ma vie. L’étape passait sur mes routes d’entraînement, elle reliait mon lieu de vie actuel à la Creuse. Je connaissais bien les routes parce que j’ai aussi une maison de famille dans le coin. Franchement, c’était un très bon moment et je m’en rappellerai.
Pas de regrets sur cette étape ? Des regrets, quand on ne gagne pas, on peut toujours en avoir. Après, voilà, j’ai sûrement été battu par plus fort et c’est peut-être aussi un manque d’expérience qui ne m’a pas permis de jouer le podium dans le dernier virage. Mais bon, j’avais fait l’effort avant de bien placer et l’équipe a fait le maximum. Des regrets, il y en a toujours quand on ne gagne pas parce qu’on veut toujours aller chercher mieux. Quatrième, ce n’est pas la place rêvée, mais ça me met en confiance quand même.
En plus du côté sportif, le fait de revenir en Limousin avec des gens qui vous reconnaissent, ça fait quelque chose ? Au départ de l’étape à la sortie du bus, j’avais beaucoup de… On va dire entre guillemets des “fans”, donc ça fait bizarre. J’ai signé pas mal d’autographes, même à l’arrivée d’Auzances, il y avait pas mal de monde. Sur les quatre journées, j’étais pas mal sollicité donc ça change un peu de ce que j’ai l’habitude de voir sur les autres courses. En Limousin, tout le monde aime le vélo, donc ça fait plaisir. Je n’en garde que des bons souvenirs. C’était vraiment cool et j’espère, pourquoi pas, le refaire l’année prochaine.
Le Guérétois (au premier plan) était le seul creusois au départ du Tour du Limousin (photo Floris Bressy) Est-ce que le fait d'être pro et d'avoir le Tour de France qui passe en Creuse, c'est une motivation supplémentaire ? Déjà, la motivation supplémentaire, c'est de voir que les élus creusois et les Creusois sont motivés et travaillent beaucoup pour le vélo. Il y a beaucoup de villages et de villes en Creuse qui aiment le vélo et qui ont envie d'accueillir des courses sur leur territoire. Donc franchement, moi, ça me motive et j'aimerais contribuer à ça et être présent sur les organisations creusoises de cyclisme et pourquoi pas une arrivée du Tour de France en Creuse, un départ ou un nouveau passage dans les années futures, ça serait super bien. Je pense que ça a bien marché à Evaux, ça marche à chaque fois sur le Tour du Limousin, donc il faut continuer comme ça et j'espère voir de nouvelles courses en Creuse parce qu’on en manque, que ce soit des courses pro ou aussi des courses amateurs.
Participer au Tour de France, c'est un objectif que vous vous êtes fixé ? Le Tour de France, c'est sûr, c'est le Graal quand on est cycliste. Bien sûr que j'ai envie de le faire. Quand ? Je ne sais pas, je ne me fixe pas forcément de limites. Ce sera peut-être l'année prochaine, ce sera peut-être jamais ou dans 3-4 ans, je ne sais pas. En tout cas, je travaille pour ça, je gravis les étapes les unes après les autres et on verra ce que ça va donner. Mais forcément que j'y pense souvent, j'aimerais tellement le faire, ça serait incroyable de participer. Après, c'est le Tour de France donc il faut être à 100 %, mais c'est le Graal du cyclisme professionnel. Même aux yeux de la population entière parce que quelques fois, lorsque l’on dit que l'on est cycliste professionnel, les gens ne savent pas trop et ils demandent si tu fais le Tour de France. J'aimerais bien pouvoir faire le Tour et dire, oui, j'ai fait le Tour de France.
À plus court terme, comment se profile la suite de la saison pour vous ? Je vais faire la Classique du Mur de Grammont en Belgique la semaine prochaine et 10 jours après, je vais faire le Tour d'Istanbul. J'ai vraiment hâte de le faire, ça a l’air vraiment sympa. Ensuite, la fin de saison continuera entre les courses françaises et les courses belges et normalement, la fin de saison à Paris-Tours.
Est-ce que vous avez des objectifs sur ces dernières courses ? J'ai regardé un peu les profils et il y a des étapes du Tour d'Istanbul qui me correspondent vraiment bien. C'est un peu dans le même style que notamment le Tour du Limousin. J'aimerais saisir les opportunités qu'on me donne et puis essayer de faire un bon résultat sur une course comme le Tour d'Istanbul ou même Paris-Tours ou d'autres courses à la fin de saison. En tout-cas, j'ai envie de bien finir pour passer l'hiver sereinement et en confiance et bien préparer la saison prochaine.
Baptiste Vadic est également un habitué des cyclo-cross avec, notamment, un podium sur les championnats de France juniors (photo Thierry Sallaud)
Est-ce que le cyclo-cross fera partie de la préparation pour la saison de route ?
Je ne sais pas encore. On va voir. Je pense que je ne ferai pas une saison entière de cyclo-cross, mais pourquoi pas deux ou trois si l'équipe m'aide au niveau des vélos. Ce ne sera pas une saison pleine parce qu'on fait déjà beaucoup de courses durant l'année, on est souvent parti. On a aussi besoin de se ressourcer et de passer du temps en famille. Il faut aussi penser à se reposer quand même l'hiver, mais c'est sûr que si je peux faire deux, trois cyclo-cross, pourquoi pas.
Cette année, vous avez découvert les courses gravel, est ce qu’on vous reverra sur les sentiers dans les prochaines années ?
La course de gravel, c'était un peu un concours de circonstance. Il n'y avait pas trop de courses juste avant le Championnat de France et j'avais besoin de rythme quand même donc j’y suis allé. J’ai vraiment bien apprécié la course, l'organisation et l'univers du gravel, j'ai pris beaucoup de plaisir donc pourquoi pas en refaire dans les années futures ou peut-être même l'année prochaine. Je verrai si c’est envisageable avec l'équipe et le calendrier, mais pourquoi pas en faire l'année prochaine si les opportunités s'offrent à moi. Après, ce n'est pas la priorité, la priorité, c'est la route. Mais en tout cas, ça donne des idées même pour la suite, l’après-carrière et tout. Le gravel, c'est sympa pour se balader, pour passer du temps, franchement, j'ai bien apprécié, c'est à refaire.
L’année prochaine la priorité, c’est la route et l’objectif, c’est de découvrir le WorldTour (*) ?
Oui, c'est ça, j'aimerais bien faire une course WorldTour si c’est possible. J'aimerais bien m'essayer sur une course d'une semaine, pourquoi pas. Je vais discuter avec le staff cet hiver, mais je vais essayer de me fixer des objectifs un peu plus élevés que cette année, faire des belles courses, encore progresser et faire un Paris-Nice ou une course WorldTour d'un jour, ce serait vraiment chouette. On va bien travailler cet hiver et on va discuter avec le staff de tout ça, mais j'espère faire une saison pleine l'année prochaine avec des bons résultats et continuer à grimper petit à petit les échelons.
Votre équipe, TotalEnergies n’est pas très bien classée au classement UCI et risque de ne pas pouvoir participer à toutes les épreuves WorldTour. Est-ce que c'est quelque chose qui vous inquiète ?
Non, pas forcément parce que l'équipe ne joue pas le classement UCI, on se détache un peu de tout ça. On fait du vélo comme on sait le faire et on voit après ce que ça donne, mais en tout cas, je n'ai pas du tout de pression avec les points et le classement UCI, l'équipe ne nous en met pas du tout. Le classement et les points viendront avec les résultats sportifs, ensuite, pour les invitations sur les courses, il faut faire avec ce qu'on peut faire, il faut aller chercher les invitations sur les courses WorldTour où il y a des possibilités et puis après, il faut prendre ce qu'il y a à croquer sur toutes les courses. Même sur la plus petite course, que ce soit sur Milan-San Remo ou sur le Tour d'Istanbul au mois de septembre, il faut aller chercher la victoire dans les deux cas. Dans tous les cas, c'est dur de gagner une course donc non, il n'y a pas de pression sur les points UCI pour le moment en tout cas. Après, je ne sais pas, peut-être cet hiver, on nous dira si l'équipe veut qu'on marque les points UCI, mais vouloir gagner des points UCI, ce n'est pas toujours courir pour la victoire. Nous, ce qu'on veut, c'est courir pour la victoire, on ne fait pas la chasse aux points UCI pour le moment.
* Le calendrier WorldTour regroupe les plus grandes courses internationales de cyclisme sur route masculin comme le Tour de France, Paris-Roubaix ou Milan-San Remo
Propos recueillis par Lucas Robin-Lamotte