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Август
2024

Mpox : "nos valeurs nous protègent", le discours erroné et discriminant de la Russie de Poutine

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C’est la nouvelle sortie discriminante des autorités russes à l’égard de la communauté LGBT. Dans une vidéo publiée en début de semaine sur la chaîne Telegram SHOT, la cheffe de l’agence russe Rospotrebnadzor, chargée de la santé publique et de l’épidémiologie, a estimé que son pays serait protégé de la menace du Mpox grâce à "ses valeurs traditionnelles", suggérant que le taux d’incidence était plus élevé parmi les homosexuels.

"Compte tenu des spécificités du mode de propagation du Mpox, je suis absolument sûre qu’en Russie, pays avec ses valeurs traditionnelles, cette maladie, qui est une maladie épidémique, n’est pas quelque chose dont nous devons avoir peur", a déclaré Anna Popova, selon cette vidéo identifiée par POLITICO. Une déclaration tout aussi erronée que discriminante.

"Urgence mondiale"

Ces propos interviennent alors que le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé le 14 août dernier que la recrudescence du Mpox (autrefois appelé "variole du singe") en République démocratique du Congo (RDC) et dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est, constituait "une urgence de santé publique de portée internationale". Ce virus, qui se transmet par contact avec des lésions infectées, a déjà fait plus 500 morts depuis le début de l’année en RDC.

En juillet 2022, l’épidémie de Mpox qui avait touché plusieurs pays où le virus n’avait pas été observé précédemment, s’était propagée rapidement par contact sexuel, en particulier entre les hommes ayant des relations avec d’autres hommes, selon l’OMS. Mais cela ne veut pas dire que les personnes hétérosexuelles en sont protégées. D’autant que la recrudescence du nombre de cas sur le continent africain est liée à une nouvelle souche appelée clade 1b du virus, plus contagieuse et plus grave.

Mais la Russie continue d’estimer de son côté qu'"il n’existe aucun risque de propagation de la maladie". "La situation est sous contrôle constant", a indiqué le Rospotrebnadzor le 15 août. Une rhétorique irresponsable, les discours discriminants ne contribuant pas à faciliter le dépistage des malades ni à apporter une réponse sanitaire à la hauteur.

Au cours de l’année qui s’est écoulée, le gouvernement du président russe Vladimir Poutine a accentué sa répression à l’encontre des personnes LGBT, en rendant illégale la chirurgie de confirmation de genre, et en qualifiant, à travers la Cour suprême, le mouvement LGBT international "d’organisation extrémiste".