Le bonheur au fil de l'eau en descendant le Lot dans le Cantal
Un dilemme. Entre l’envie de partager une activité particulièrement appréciée. Et la crainte qu’une trop grande fréquentation lui fasse perdre tout attrait. Mais ce petit bout de rivière, d’une vingtaine de kilomètres entre deux cités de l’Aveyron voisin, est plein de ressources. Et encaisse chaque année, en moyenne, l’équivalent d’une ville comme Fontainebleau ou Pontivy. Soit entre 14.000 et 18.000 âmes. En fonction des aléas climatiques.
Plein de ressources donc. Et naturelles, ces ressources. Le retour de la loutre d’Europe dans ce petit coin de paradis en est le parfait exemple. Ce petit mammifère de la famille des mustélidés ne souffre d’aucune pollution dans son environnement pour se reproduire. Et vivre tout simplement.On descend la rivière en étant accompagné par les libellules…
En mode touriste, on se laisse glisser sans beaucoup d’efforts. En mode contemplatif, l’arrivée sera beaucoup plus tardive…
Son retour est acté depuis une vingtaine d’années sur la rivière Lot, et notamment dans cette partie limitrophe avec le Cantal. « En hiver, de la fenêtre de mon bureau, je vois jouer les loutres dans le Lot », explique le directeur de l’Asv’Olt, Pierre Costes.La nature préservée du Lot s’apprécie très bien seul…
Chaque année, depuis quarante-cinq ans, dès les beaux jours, l’association créée par un professeur de sport du collège voisin de Montsalvy sort de son hibernation nécessaire et réparatrice. Les bateaux, canoë-kayak, paddle ou encore raft, sont alors sortis des réserves. Et les premiers amateurs sortent le porte-monnaie avant les pagaies pour retrouver le plaisir (plus ou moins) solitaire d’une balade sur le Lot. Au départ d’Entraygues-sur-Truyère, entre les eaux de l’une et les eaux de l’autre, les différents parcours s’apprécient dans tous les modes des activités nautiques. En mode sport, certains passages sont amusants sans être dangereux.La plage au pied du château de Montarnal, rive gauche du Lot, est très agréable pour une pause.
Mais être accompagné par le chant des oiseaux, essentiellement le matin, le vol des libellules qui prennent une pause sur l’avant du bateau, toute la journée, les cris des enfants qui jouent sur la berge, entre deux collations, n’a pas de prix. Et celui proposé par l’association pour la location d’un canoë reste très attractif. « Nous sommes la cinquième plus grosse structure au niveau national. Et nous sommes une association », raconte, non sans un brin de fierté, Pierre Costes. « Notre clientèle est familiale et nous pratiquons des prix bas », insiste le directeur.
En bateau, au fil du Lot
Un dernier rapide, un petit virage à droite, et c’est l’arrivée au port de Vieillevie, base de l’association. Le temps de tirer le bateau jusqu’aux portes du hangar, accompagné par un des guides pour ceux qui le souhaitent, il est temps de faire une pause. Un jus de fruit, en regardant le Lot. Pour être sûr d’avoir juste l’envie de revenir.
Bruno-Serge Leroy