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Август
2024

Deux ans de prison ferme pour avoir frappé son ex-beau-père à Bourbon-l'Archambault

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Le certificat médical fait état de blessures sévères : fractures déplacées du cartilage du larynx, plaie de la lèvre supérieure, trois côtes cassées. L’état de la victime avait été jugé assez inquiétant pour nécessiter un héliportage au CHU de Clermont et lui fixer 30 jours d’incapacité totale de travail.

« Vous êtes venu pour leur régler leur compte »

À l’écoute de l’énumération des blessures par la présidente, l’auteur des coups semble surpris dans son box des prévenus, au tribunal correctionnel de Moulins, où il était jugé en comparution immédiate mardi 20 août. Car dans cette histoire, d’après cet habitant de Saint-Pourçain-sur-Sioule, c’est lui, la victime.

Certes, cet homme de 37 ans admet aujourd’hui avoir mis deux coups de poing au père de son ex-compagne (elle-même victime collatérale de coups). Mais c’était uniquement pour se défendre, à la vue d’un coupe-choux (un rasoir à main pliable) brandi par son ex-beau-père, selon lui.

« Deux coups pour trois côtes cassées… », une version difficile à croire pour la présidente du tribunal et l’avocate générale. Maître Micallef, pour la partie civile, a une autre hypothèse, s’adressant au prévenu : « Vous êtes tout simplement venu pour leur régler leur compte. »

Cette altercation du 10 juillet dernier aura été le point final d’une relation « toxique » de quatre ans entre le prévenu et son ex-compagne. Une relation faite de tromperies, de ruptures, de réconciliations, de violence psychologique et de harcèlement, comme l’a expliqué la victime à la barre. Traumatisée par le déchaînement de violence subi par son père, elle implorait presque le tribunal pour qu’il contraigne son ex à définitivement sortir de sa vie.

Le soir du 10 juillet, elle lui envoie un SMS pour lui dire qu’elle quitte la région et qu’elle ne veut plus jamais le voir. Il décide de venir à Bourbon-l’Archambault où elle habite, car, selon lui, elle lui aurait ensuite demandé de lui apporter des médicaments. Ce qu’elle a toujours contesté. À son arrivée, il tombe sur elle et son père. Une dispute éclate, les insultes fusent, puis les coups.

Pour la procureure, pas de doute, c’est lui qui est venu avec le coupe-choux. Pourtant, le prévenu assure avoir bien pris soin de ne pas toucher ce rasoir, pour ne pas laisser son ADN. Il réclame depuis le début de l’instruction une analyse de ce rasoir.

Tout comme son avocate, maître Bucci, qui dénonce une enquête réalisée uniquement à charge contre son client et faisant notamment fi d’un diagnostic de bipolarité, posé lors d’une précédente incarcération. Pour elle, si l’enquête est « pleine de certitudes malgré des incohérences dans les témoignages », c’est seulement en raison du passé judiciaire bien fourni de son client.

20 condamnations depuis 2004

Son casier compte en effet plus de 20 condamnations depuis 2004, essentiellement pour des délits routiers, mais aussi pour des vols et des violences conjugales.

Quoi qu’il en soit, à l’arrivée des gendarmes le soir du 10 juillet, c’est bien le prévenu qui avait le coupe-choux sur lui, enroulé dans son t-shirt. Et c’est lui que les militaires ont dû calmer.

Étant donné que William Reinard a déjà bénéficié de nombreuses peines de prison avec sursis lors de ses précédents jugements, le tribunal de Moulins l’a cette fois-ci condamné à 24 mois d’emprisonnement ferme, avec maintien en détention. Il a aussi l’interdiction de rentrer en contact avec les victimes pendant trois ans.

Emeric Enaud