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Август
2024

"Que les gens sachent ce que nous faisons" : en Corrèze, des vergers de l'AOP Pomme du Limousin ouvrent leurs portes

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Au milieu des rangs de pommiers, les visiteurs apprennent les secrets de la culture de la Pomme du Limousin. Tout au long de l'été, les vergers ouvrent leurs portes comme celui de Pierre-Henri Lachaud pour faire découvrir aux locaux et aux touristes le savoir-faire des pomiculteurs limousins. 

Découvrir le terroir Limousin

« On adore les pommes du Limousin, c'est super important d'apprendre tout le processus de production et que les enfants comprennent que les fruits n'arrivent pas tout seul sur l'étalage du supermarché », confie Jacques Comby, venu avec sa femme et ses petits-enfants visiter le domaine de Pierre-Henri Lachaud à Beyssac (Corrèze). 

La famille Comby a profité d'une visite quasi privée avec Pierre-Henri Lachaud dans son verger.

Le pomiculteur accueille la petite famille de vacanciers à côté des pallocks. Il est 11 heures et la visite peut commencer, malgré la fraîcheur matinale qui est encore bien présente. Tout au long de cette balade, Pierre-Henri Lachaud explique les étapes de production de la pomme : « On est en pleine période de l'éclaircissage, c'est-à-dire que l'on enlève une partie des jeunes fruits sur l'arbre pour améliorer la production à venir. »

Après avoir traversé plusieurs rangées, la famille tombe sur les saisonniers, alors en plein travail. Ils mettent les fruits, trop petits, ou trop moches par terre. Alors la tête vers le sol, les enfants cherchent ces fruits pour jongler avec. Les grands-parents, eux, s'y penchent pour tenter d'éviter la chute. L'humidité de l'herbe et les fruits qui jonchent le sol rendent cette balade, un peu plus périlleuse. 

C'est un cadre exceptionnel, on a le droit à une visite quasi privée, se réjouit la famille

Les explications de Pierre-Henri enchantent le couple de retraités. Même si les deux enfants semblent plus intéressés par les "petites bêtes sur les feuilles" ... À chaque arrêt, ils cherchent les pucerons ou les coccinelles. Au bout d'un rang, la maison à insecte retient leur attention : « Mais il n'y a que des mouches ! » s'insurge le petit garçon. 

Une des particularités du verger, c'est la présence de ruches. Le silence est d'or pour passer devant. À côté, un amoncellement de morceaux de bois attise la curiosité de Jacques Comby. « C'est pour créer un abri à des animaux, pour protéger l'exploitation des rats taupiers qui attaquent les racines des arbres », répond l'agriculteur. Une information que le retraité ne manque pas de partager avec sa famille. 

Faire connaître le métier 

Après les explications sur son métier, les amoureux de la pomme veulent voir leur variété préférée : les saintes germaines, plus résistantes, plus rares, et plus chers... Sur le côté d'une parcelle, une rangée a été plantée : « Elles ont un rendement moindre, mais sont plus pollinisatrices que les goldens, alors on sacrifie un rang pour obtenir une meilleure production sur la parcelle entière. » Chaque découverte est un prétexte pour poser des questions, alors quand le jeune garçon attrape une pomme directement sur l'arbre et s'interroge sur la présence d'une poudre blanche sur le fruit, Pierre-Henri répond : « Cette poudre, c'est tout simplement du talc qui protège les fruits des rayons du soleil, pour qu'ils évitent de prendre un coup de soleil, ce n'est pas ce produit dangereux que les gens s'imaginent. » 

C'est aussi pour cela qu'il fait visiter une partie de ses 28 hectares de verger : « Pour nous, agriculteurs, c'est important que les gens sachent ce que nous faisons, d'expliquer comment nous travaillons », poursuit Pierre-Henri Lachaud. 

Les goldens, la variété phare des pommes en Limousin

Ces immenses parcelles à perte de vue sont célèbres en Limousin. La pomme est une spécialité de la région que Jacques Comby connait bien puisqu'il a grandi du côté de Lubersac à quelques kilomètres. Pourtant, comme la plupart des habitants, la production agricole du fruit reste méconnue. C'est pourquoi l'AOP Pomme du Limousin a décidé de valoriser ces vergers en organisant des visites autour de Pompadour (Corrèze), Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne). Cette découverte est à destination des touristes, mais pas seulement : « Les locaux, eux aussi ne connaissent pas forcément et n'ont peut-être jamais osé demander à leurs voisins de visiter, c'est une façon de valoriser aussi notre patrimoine », développe Audrey Schwertz, chargée de communication pour l'AOP.

Que serait une visite réussie sans une dégustation à la fin ? Pierre-Henri Lachaud a bien quelques bouteilles de pétillant de pomme dans ses armoires pour faire découvrir le fruit de ce savoir-faire.

Visites pratiques

D'autres visites de vergers sont prévues tous les mardis et jeudis matin, durant l'été, sur inscription. Et, pour connaître tous les secrets de la production de la pomme du Limousin, les coopératives sont également ouvertes au public, les jeudis après-midi.

Marie Chazelas