Un hommage poignant rendu aux fusillés de 1944
Brezons. En souvenir des fusillés de 1944. Les 8 et 9 juillet 1944 ont été tragiques pour les habitants et les FFI de la région. La vallée aurait en effet dû être un refuge idéal après les terribles épisodes de la Margeride et de la Truyère. Le 8 juillet au matin, on signale la présence des nazis à Paulhac. L’ennemi envahit la vallée et se heurte à quelques maquisards. Six sont tués ainsi que deux civils : Pierre Delcher, 50 ans, agriculteur aux Roussinches qui, après un interrogatoire à La Sagnette est abattu près de la route du Cros Haut et Joseph Magne, 41 ans, vacher fromager, mortellement blessé alors qu’il traverse la place de Lustrande. Au passage des Allemands, des maisons et des fermes sont pillées et brûlées comme celles de la famille Delcher aux Roussinches et Ajalbert du Cros Haut.
Une journée spéciale leur a été dédiée en présence du sénateur Stéphane Sautarel, de plusieurs maires des communes voisines, des anciens combattants, et des conseillers départementaux, Sophie Bénézit et Christophe Vidal.
Une plaque en souvenirAprès l’appel des morts, Marc Roussilhe a lu un texte de Stéphane Carrier « La femme qui pleure » et une plaque commémorative, réalisée à partir d‘un dessin de Daniel Brugès, a été dévoilée par le maire, Olivia Guéroult. « J’ai été interpellée par Michel Peyronnet, passionné d’histoire qui, dans sa lettre appuyée d’archives, souligne le sort de ces huit morts dont les noms ne sont jamais cités dans les cérémonies, expliquait-elle. Il y a plusieurs semaines, j’ai décidé avec l’appui du conseil municipal et les personnes concernées d’honorer ces victimes, pour transmettre aux nouvelles générations et donner l’occasion à ceux qui ne sont pas d’ici de connaître notre histoire. Nous avons formé un groupe de réflexion et d’échanges, avec le musée de la résistance d’Anterrieux et le Pays d’art et d’histoire. Ces faits de guerre sont moins connus dans la vallée mais concernent les communes et villages alentour avec des drames conséquents. Il est indispensable que cette histoire locale soit replacée dans la grande Histoire, être communiquée et mise en avant. Notre ambition modeste est d’organiser une manifestation digne, mettant en avant le sacrifice de leur vie qui a permis depuis 80 ans de vivre en paix et dépasser la haine. Commémorer des faits si anciens, c’est se souvenir ensemble. Les commémorations sont empreintes de rituels, de symboles qui offrent des occasions de rencontres, procure le sentiment d’avoir un lien commun. C’est construire demain pour témoigner de la résistance des peuples, c’est être vigilant à l’émergence des dictatures à la suppression des droits et des libertés, au retour de la violence pour imposer le silence pour rejeter les autres ».
« Commémorer des faits si anciens, c’est se souvenir ensemble »« Au-delà de l’hommage aux civils et aux maquisards tués, j’associe toutes les victimes de cette guerre. En ce temps de turbulences, de clivages et de défiance, faisons en sorte que ce temps de commémoration soit l’occasion de réconciliation et que jamais ne reviennent le sang et la haine », concluaitOlivia Guéroult.