L'Algérie vole au secours du Liban qui a connu une panne d'électricité
Branle-bas de combat au Liban après l’arrêt de la dernière unité opérationnelle de la centrale de Zahrani dans le sud du pays le 18 août. Face à ce black-out sur l'ensemble du territoire libanais, l'Algérie a annoncé avoir commencé à fournir «immédiatement» du carburant au Liban, afin de faire fonctionner les centrales électriques du pays et assurer l'approvisionnement en électricité.
La coupure d’électricité a en effet affecté des installations essentielles, dont «l’aéroport, le port, les pompes à eau, les systèmes d’égouts et les prisons», ajoute l’Électricité du Liban (EDL) dans son communiqué. Le fournisseur public a souligné que les unités seront réactivées «en fonction des réserves de fioul disponibles, une fois le carburant nécessaire assuré», précisant que le courant sera progressivement rétabli à son niveau antérieur.
Le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib a remercié le 19 août l'Algérie et son président Abdelmadjid Tebboune, pour «l'initiative consistant à approvisionner immédiatement le Liban en carburant pour répondre à ses besoins dans le secteur de l’électricité».
Il a notamment reçu l'ambassadeur algérien Rachid Belbaki en lui transmettant «la gratitude du gouvernement libanais pour la décision du président Tebboune, qui n'est pas une décision surprenante prise par lui et par l'Algérie, qui a toujours été aux côtés du Liban dans les circonstances les plus difficiles qu'il a vécues et auxquelles il est encore confrontées». Le Premier ministre libanais Najib Mikati a également remercié Alger pour cet acte de solidarité.
L'Irak, l'Iran et l'Algérie apportent la lumière au Liban
Le ministre libanais de l'Énergie et de l'Eau, Walid Fayyad, a de surcroît reçu un appel de son homologue algérien, Mohamed Arkab, au cours duquel il a exprimé la volonté de son pays d'accompagner le Liban dans sa sortie de crise. Il a également fait savoir que l'Algérie et l'Irak s'étaient toujours tenus aux côtés du Liban pendant les périodes difficiles.
En effet, en juillet dernier, Bagdad a donné son feu vert pour approvisionner le Liban en carburant, alors que ses deux centrales encore opérationnelles ont suspendu ou rationné leur production, à la suite d'un imbroglio financier portant sur l'achat de carburant. Un risque de black-out total planait sur le pays après la cessation des activités de la centrale de Deir Ammar le 6 juillet et la suspension partielle de celle de Zahrani, le lendemain.
Jusqu'en 2020, les centrales électriques du Liban étaient notamment approvisionnées par Alger, dans le cadre d'un accord avec la branche de la compagnie nationale pétrolière algérienne Sonatrach. L'accord avait été suspendu après des rumeurs sur la qualité du fioul fourni. L'entreprise algérienne n'avait pas renouvelé le bail.
En 2021, pendant la pénurie de carburant dans les stations services libanaises, l'Iran avaient envoyé plusieurs bateaux-citernes au pays du Cèdre.