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Август
2024

En Creuse, les rockeurs des Rolling Stones signent la bande-son de leurs vies

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Jumpin’Jack flash(back). 1976. Tout commence là. “Aux abattoirs”, à Paris. « C’était magique, un moment qui marque » se souvient France, fan de la première heure des Rolling Stones. Le concert était juste avant le brevet. Les Stones sont sur une autre planète. « J’étais dans la fosse avec ma mère, on n’avait pas de billets à la base. On les a achetés à la sauvette à la sortie du métro », sourit France, qui a vécu son premier concert des Stones dans la fosse du Pavillon de Paris.

« Tina Turner, David Bowie, et Mick Jagger avaient joué une partie de baby-foot »

« Pendant le concert, on m’a passé un joint, que j’ai tout de suite donné à ma mère. J’avais 14 ans quoi », raconte-t-elle. Le show, filmé pour Antenne 2, est hautement psychédélique. « Mick Jagger, beau comme un dieu grec, qui débarque sur scène, ça marque », admet la fan creusoise. Parmi toute sa collection dédiée aux Stones dans sa maison, France peut désormais rajouter le film de ce concert. Le disque est arrivé du Japon. Avec son mari Fabrice, lui aussi fan des Stones, et dont la ressemblance avec Mick Jagger peut s’avérer troublante, ils ont assisté à plusieurs concerts : le Parc des Princes en 1990, la U Arena en 2017, le Vélodrome en 2018, et le Groupama Stadium en 2022. Facile à retenir, tout est écrit sur leur t-shirt fait sur mesure, comme une sorte de CV musical.

Leur collection s’étend des vinyles, aux livres, aux DVD, à des objets plus inattendus : le logo des Stones en légo, des baskets sérigraphiées, et un service en porcelaine de la maison Coquet à Limoges, fabriqué pour le 60e anniversaire du groupe britannique : « Les cinq premiers exemplaires ont été envoyés aux Stones, le 6e au patron de la maison Coquet. J’ai réussi à avoir le 7e », avoue fièrement France, présentant les assiettes en porcelaine aux allures de vinyles.

Mick Jagger, le châtelain

Leur passion ne s’arrête pas là. « On passe nos vacances à côté du Château » relancent les deux. Le château de Fourchette, en Touraine, dans le petit village de Pocé-sur-Cisse. Un coin que Mick Jagger connaît bien, lui qui, gamin dans les années 1950, venait passer ses étés en face du château d’Amboise, entre les deux bras de la Loire. Aujourd’hui, il n’est pas rare de pouvoir croiser le chanteur des Stones dans le village. « Une fois, on est allé prendre un verre dans un bar où il y avait un baby-foot. Le propriétaire nous a raconté que Tina Turner, David Bowie, et Mick Jagger avaient joué une partie dessus. Ça m’a fait tout drôle parce que justement on ressentait quelque chose », raconte Fabrice.

« L’aura de Mick Jagger, ça laisse une trace », abonde France, qui ne sait pas comment elle réagirait si elle croisait son idole par hasard. « Je serais tétanisée, je crois » avoue-t-elle, reconnaissant qu’elle souhaiterait tout de même le croiser un jour. Autrement, que dans un concert.

Il aura suffi d’un signe

« Il était dans une nacelle au-dessus de la fosse, se souvient Fabrice. Il m’a regardé, et m’a semblé se figer d’un coup », ajoute-t-il. Fabrice y voit signe. Comme ce fut déjà le cas, au Royaume-Uni. « J’ai travaillé dans le nord-ouest de l’Angleterre. Et en 1976, je me suis retrouvé à Londres, à dormir sur un banc, avec des amis, à Victoria Station », raconte Fabrice. « Des jeunes nous ont invités à dormir chez eux, dans le quartier de Chelsea. C’était juste à côté du premier appart’des Stones », explique-t-il, avec une passion, qui n’est pas près de tirer la langue.