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Август
2024

"La star ultime", "un acteur extraordinaire"… Pluie d’hommages après la mort d’Alain Delon

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Le soleil noir du 7e art s’est éteint. L’un des piliers du cinéma mondial, Alain Delon est mort, dimanche 18 août, à l’âge de 88 ans. "Alain Fabien, Anouchka, Anthony, ainsi que (son chien) Loubo, ont l’immense chagrin d’annoncer le départ de leur père. Il s’est éteint sereinement dans sa maison de Douchy, entouré de ses trois enfants et des siens", affirment-ils d’une même voix, tournant le dos à des mois de bisbilles par médias et justice interposés quant au sort de la star, affaiblie par la maladie.

A l’annonce de sa mort, les hommages se multiplient. Sur le réseau social X, le réalisateur Philippe Labro ouvre le bal : "Adieu l’Ami/la plus belle filmographie/une personnalité incroyable et fascinante/sa Beauté ne peut suffire pour expliquer l’exceptionnelle évolution de son talent. Il était habité par la grâce. La star ultime. Le Samouraï." Même admiration chez le photographe Jean-Marie Périer, qui a connu l’acteur et qui renchérit sur Franceinfo : "Il a passé sa vie à prouver qu’il était autre chose que beau et a pris beaucoup de risques. C’est un type qui croyait vraiment à son cinéma."

De son côté, l’ancien ministre de la Culture Jack Lang parle d’un "prince du cinéma" avec lequel il avait tissé des "liens de confiance et d’amitié très étroits". Sur le plateau de LCI, Bruno Cras, journaliste et critique de cinéma revient sur le début de sa carrière dans le cinéma d’Alain Delon : "un acteur extraordinaire, qui a marqué son époque". Toujours dans le monde du 7e art, le metteur en scène Bernard Murat, qui a dirigé Alain Delon dans la pièce de théâtre Variations énigmatiques en 1986, ajoute : "C’était un grand acteur, mais surtout, une personnalité. Il ne jouait pas, mais incarnait les personnages. Que ce soit au théâtre, au cinéma et dans la vie, il n’y avait pas de différence pour lui."

"Le bal est fini. Tancredi s'en est allé danser avec les étoiles...", a également réagi l'actrice italienne Claudia Cardinale, sa partenaire dans Le Guépard. Elle ajoute : "On me demande de mettre des mots... mais la tristesse est beaucoup trop intense. Je me joins à la douleur de ses enfants, de ses proches, de ses fans..." Autre actrice qui l'a bien connu, Brigitte Bardot déplore le "vide abyssal"que va laisser l'acteur. La star pleure "un ami, un alter ego, un complice". Line Renaud parle quant à elle d'un acteur qui "restera au Panthéon du cinéma et dans le cœur des gens". Autre femme qui a compté pour lui et qui lui rend hommage : Mireille Mathieu : "Le Guépard vient de tirer sa révérence", poste-t-elle sur Instagram.

Emmanuel Macron a salué dans un tweet un "monument français" qui a "incarné des rôles légendaires, et fait rêver le monde". Le Premier ministre, Gabriel Attal, compare l'acteur à "une étoile populaire"du cinéma français qui "transcende toutes les générations"

Le directeur général de Carrefour, Alexandre Bompard, s’est aussi fendu d’un tweet au sujet de sa disparition : "Le dernier des géants. Les mythes sont éternels".

"La race des seigneurs"

Alain Delon était aussi un homme de droite, nostalgique des années De Gaulle. Et cette frange de l’échiquier politique s’en souvient. A commencer par le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti : "Alain Delon était de la race des seigneurs. Il restera à jamais aux yeux du monde l’Homme français avec un grand H […] Patriote sincère et homme de droite, Alain Delon a toujours défendu une certaine idée de la France." Toujours à droite, l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy salue lui "un talent, une sensibilité, une capacité d’incarnation exceptionnels"

Par ailleurs, l’acteur n’a jamais dissimulé l’affection qu’il avait pour l’ancien leader du Front national Jean-Marie Le Pen. Et il l'assume, en 1987, sur le plateau d'Antenne 2 : "L’extrême droite, c’est quand même la droite. Ça regroupe quelques millions de Français. On ne peut pas ignorer et sous-estimer l’opinion de quelques millions de Français, c’est important", martèle la star.

Sans surprise, les compliments se sont donc succédé dans les rangs du Rassemblement national. Sa porte-parole, Laure Lavalette, a sobrement écrit sur X : " Une étoile a rejoint les étoiles." Même émotion pour Julien Abbas, responsable départemental des Jeunes LR Yvelines : "Avec la disparition d’Alain Delon, la France perd l’un de ses plus talentueux acteurs doté d’une beauté hors norme et défendant ses convictions fortes sur la société actuelle. Aujourd’hui, une époque s’achève et rentre désormais dans l’Histoire, dans la légende. Adieu Monsieur."

François Asselineau, homme politique partisan du Frexit, s’est également exprimé sur l’acteur : "Plus qu’un acteur, Alain Delon était devenu un symbole. En France et dans le monde entier, il incarnait le séducteur français et la France élégante, puissante, rayonnante, des années 1960-1970."

En plus de sa proximité avec l'extrême droite, l'acteur était un habitué des polémiques. Apparaissant très rarement au cinéma depuis la fin des années 1990, l'acteur faisait les gros titres pour ses déclarations choc au sujet de la peine de mort ou bien de l'homosexualité. Quelques mois après l'adoption du mariage pour tous, l'acteur lâchait sur le plateau de C à vous que l'homosexualité était "contre nature". L'une de ses dernières frasques date de 2015, lorsqu'il apporte son soutien à la députée européenne Nadine Morano, qui affirme considérer la France comme un "pays de race blanche". Des prises de position qui entachent ce monument français.