ru24.pro
World News
Август
2024

Théâtre de rue 2024 : Quels sont les meilleurs souvenirs du public du festival d'Aurillac ?

0

Dans la ville, le brouhaha des spectacles et le va-et-vient de la foule ont laissé place au ronronnement d’une ville qui se vide et aux déambulations des festivaliers qui se pressent, sac à dos rempli sur les épaules, vers la gare. Partout dans Aurillac, les affiches flottent au vent, témoins de moments de joie, de tristesse, de rire, de partage et des bons ou moins bons souvenirs que ces quelque 635 compagnies de passage et 18 spectacles du In laissent derrière eux dans la ville et dans les mémoires des festivaliers.

« Aurillac va nous rendre fous, sourit Jacqueline, stéphanoise de 66 ans, qui a découvert le festival cette année. 635 compagnies… On souffre des spectacles qu’on rate. »

C’est aussi le jeu à Aurillac. Chacun fait son programme, un peu à l’aveugle, un peu en regardant les affiches, un peu en écoutant le bouche-à-oreille… Chacun repart donc avec ses propres coups de cœur à l’issue du festival.

Pour Jacqueline, il s’agit de Bois ta Lettre qu’elle a vu au jardin des Carmes. « Avec des pancartes il fallait deviner le double sens des expressions. On joue avec les mots, on apprend tout en s’amusant. Le spectacle nous tient en haleine pendant une heure. On ne s’ennuie pas. »Photo Jérémie Fulleringe

Des spectacles qui poussent à la réflexion

« J’ai beaucoup aimé Jouir. Ce spectacle apporte des informations importantes sur le sujet du sexe qui reste un sujet tabou. On voit peu de spectacle sur le sexe », raconte pour sa part Anne, une Aurillacoise expatriée revenue pour le festival. « Cette année, j’ai trouvé que les spectacles offraient plus de réflexions que les autres années, ajoute-t-elle. Plus de remises en question. »

Au camping de La Ponétie, un couple de Marseillais habitué du festival appuie sur cette liberté d’expression inhérente au théâtre de rue aurillacois en prenant pour exemple un spectacle du In : « Fantôme c’était vraiment bien. Le spectacle évoque une idée du totalitarisme vaincu par le peuple et c’est bien réalisé. »

En souriant, ils retiennent aussi les soirées aurillacoises et insistent sur un point : « Il faut arrêter avec les karaokés. À chaque pastille, il y avait un karaoké le soir. »

Les cocons des collectifs

Car, l’ambiance, l’atmosphère du festival, sont tout aussi importantes que les spectacles. Jean, un Toulousain qui vivait son premier Aurillac, retient surtout « le super travail des collectifs isolés. Ils créent de superbes lieux, agréables ». Il cite notamment Turbo Love, installé au parc de La Fraternité, ou les collectifs du parc Hélitas. « On voit au fil des années que les communautés se rassemblent, estime Anne. On a été au collectif Queer, j’ai beaucoup aimé. C’était bien de voir que l’on pouvait discuter sur ce sujet. »

Côté programmation officielle, l’édition 2024 était marquée par les spectacles coréens et Michel, le compagnon d’Anne, retient Fever. « Il y avait une bonne énergie. » Une énergie que l’on retrouvait à travers tout Aurillac.

Mathieu Brosseau