La danseuse afghane de breakdance Talash disqualifiée après un message en soutien aux femmes
Le CIO ne veut pas de messages politiques durant les Jeux de Paris. Membre de l’équipe des réfugiés aux JO, la Bgirl afghane Manizha Talash a été disqualifiée après avoir dévoilé vendredi sur scène une cape portant l’inscription "Libérez les femmes afghanes", a-t-on appris ce samedi auprès de la fédération internationale de danse sportive.
"Bgirl Talash a été disqualifiée pour avoir affiché un message politique sur sa tenue vestimentaire en violation de la règle 50 de la charte olympique", a déclaré la fédération dans un message écrit transmis à l’AFP. Cette règle interdit aux athlètes d’exprimer leurs opinions politiques lors des JO. Dans le premier duel de la journée, la jeune femme de 21 ans s’était élancée face à la Néerlandaise Bgirl India juste après avoir révélé une cape bleue avec le message.
Née à Kaboul, ville sous le régime des Talibans depuis 2021, Bgirl Talash, de son vrai nom Manizha Talash, a quitté son pays pour aller se réfugier un an au Pakistan avant d’aller s’installer en Espagne avec ses deux frères. "Je ne suis pas parti d’Afghanistan parce que j’ai peur des Talibans ou parce que je ne peux pas y vivre. Je suis parti pour faire ce que je peux pour les filles d’Afghanistan, pour ma vie et mon futur", avait-elle déclaré avant la compétition.
"J’ai pris le risque de devenir une cible"
A Kaboul, elle a découvert son sport sur internet avant de rejoindre un club local. En dépit des risques - l’association a été obligée de changer de lieu d’entraînement à plusieurs reprises après des menaces de mort -, elle a continué à pratiquer.
"J’ai pris le risque de devenir une cible. Je ressens de la peur, mais je n’abandonnerai pas", avait-elle dit à l’AFP en 2021. A Paris, elle a pu bénéficier du quota de l’universalité pour la première apparition de la discipline aux JO.
Vendredi à La Concorde, elle a perdu au premier tour de la compétition face à India avant d’être disqualifiée. La Japonaise Bgirl Ami, 25 ans, est devenue la première championne olympique de l’histoire de cet art de la danse issu de la culture hip-hop. Six athlètes afghans - dont trois non reconnus par le gouvernement des talibans - étaient en lice à Paris en cyclisme, athlétisme, natation et judo.