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Август
2024

JO Paris 2024 : Fous, jusqu'au bout ! Les Bleus battus par l'Espagne pour le "match en or"

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Une promesse, c’est une promesse. Un serment scellé entre eux, celui de voir Paris. Monter à la Capitale, mais pas pour visiter la Tour Eiffel, les Champs-Elysées et finir au Moulin Rouge ou un autre cabaret. Leur road-trip à eux, c’est Parc des Princes, cérémonie des médailles et Club France surtout.

Oui, le métal final ne ressemble pas à celui que les Tricolores visait. « On venait pour l’or, répond Adrien Truffert. Mais quelle aventure. On est ensemble depuis un mois et demi. On s’en rappellera toute notre vie. Ce souvenir sera à jamais gravé en nous. Cela reste une médaille olympique, on s’en souviendra tous ».

Chef de meute

Avec Thierry Henry en chef de meute de cette équipe de France olympique de foot, un guide-file à suivre. Titi, son surnom depuis 1998, et ses Parisiens ont humé, hier après-midi et pour la première fois, l’air véritable de Paris 2024 face à l’Espagne lors du “Match or” du tournoi. Après s’être rempli les poumons des effluves de Marseille, Nice, Bordeaux et Lyon, place au vrai parfum des JO, ce sentiment d’appartenance à la Team France.

Se poser sur Mars, surfer comme Johanne Defay sur les anneaux de Saturne

« Franchement, je vis un rêve, déclare le sélectionneur des Bleus. Je n’ai pas envie de me réveiller ». Un coach porté par sa mission, quarante ans après le titre remporté par la France à Los Angeles en 1984, habité par sa passion. Titi le technicien fait de cet ensemble disparate et à qui on ne donnait pas de grandes chances de monter au Parc des Princes une équipe à part entière.

Il lui donne envie de ne se fixer aucune limite. Quand un entraîneur se montre entraînant, cela change beaucoup de choses. Avec Titi, on embarque dans sa folle ambition. Il transmet à son groupe l’envie d’aller décrocher la lune, de se poser sur Mars, de surfer comme Johanne Defay sur les anneaux de Saturne.

Il ne tient pas en place

« Les fous », comme il appelle lui-même ses joueurs, le lui rendent bien. Après quelques secondes de réflexion, on se demande qui est le plus “cintré” dans cette histoire entre lui et les Bleus. Depuis la demi-finale, il ne tient pas en place. La quête du Graal olympique sûrement.

Il se fait toutefois plus solennel en entrant sur le terrain, juste derrière « ses fous », avant de saluer Santi Denia, son homologue espagnol. Cela tranche avec le personnage public des dernières heures. Dès que le coup de sifflet retentit, Titi redevient le rigoureux technicien, le double en plus mature et tatoué du redoutable buteur d’Arsenal. Consigne sobrement envoyée, frappe du droit enroulée.

Après le but de Millot, il ne bronche pas. Onze petites minutes viennent seulement de s’écouler et le bouillonnant Titi devenu le sage Thierry sait bien que la Rojita possède de sérieuses références. Le chemin vers l’or reste à tracer. Il devient plus pentu face à Fermin Lopez, tranquille promeneur dans un axe central déserté.

En dix minutes, l’Espagne ramène les Bleus à la raison. Trois buts, un jeu inspiré, des joueurs constamment en mouvement, du déplacement… Ce style-là doit lui rappeler ses années au Barça, mais Thierry Henry n’applaudit pas. Ce grain de folie qui l’habite, lui, manque cruellement à ses troupes.

Une étincelle pour s'embraser

Le Parc n’attend qu’une étincelle pour s’embraser. Henry joue alors le rôle de détonateur, Olise celui de la mèche et Akliouche met le feu. Les Bleus redeviennent « fous » sous la pluie. Titi s’emballe encore un peu plus sur l’égalisation de Mateta au bout du temps réglementaire (3-3), avant d’haranguer Truffert à en faire plus.

Il ne manque qu’un soupçon d’extravagance communicative aux Bleus pour tout renverser. Il ne viendra jamais. L’Espagne en profite, elle vole au-dessus d’un nid de Français. Titi et ses Parisiens nous ont fait rêver.

Jean-François Nunez