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Август
2024

Scrutin présidentiel en Tunisie : plus de la moitié des candidatures non conformes

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Au dernier jour de la période de dépôt de candidature pour la course présidentielle en Tunisie, l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) a fait savoir que seulement 17 dossiers avaient été déposés alors qu’une centaine de formulaires de parrainage avaient été retirés.

«L'Instance avait reçu 17 dossiers de candidature à la présidentielle, à la date limite de dépôt de candidature», a déclaré Aymen Boughattas, membre de l’ISIE dans un point de presse, précisant que l'Instance allait examiner les dossiers pendant quatre jours avant de faire part de la liste préliminaire des dossiers retenus le 11 août.

«L'ISIE a bien reçu les candidatures et se réservait le droit de rejeter celles qui ne correspondent pas aux exigences légales», a-t-il encore précisé. Aymen Boughattas a également mis en avant qu'après la publication de la liste préliminaire, les candidats auront la possibilité de contester les décisions devant le tribunal administratif.

Beaucoup de dossiers incomplets

Cinq candidats seulement ont déposé des dossiers complets et conformes aux critères d’admission : le président sortant Kaïs Saïed, le médecin Dhaker Lahidheb, le président du mouvement politique «Azimoun» (Décidés) Ayachi Zammel, le secrétaire général du Mouvement du peuple zouhair maghzaoui et l’activiste Roukaya Hafi.

Concrètement, plus de la moitié des candidats potentiels ont présenté des dossiers incomplets. Selon leurs déclarations rapportées par les médias locaux, leurs candidatures seraient incomplètes soit en raison de l'absence du bulletin n°3 (extrait du casier judiciaire), soit en raison du nombre requis de parrainages non atteint, deux autres étant visées par une interdiction de candidater à vie.

Parmi la liste des dossiers de candidature non conformes figurent Mondher Znaidi, ancien ministre de l'ère Ben Ali, Abdellatif Mekki, ancien membre du mouvement islamiste Ennahdha, la détenue Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre ou encore Safi Said et Neji Jalloul, anciens candidats à la présidentielle,

Le code électoral tunisien exige, pour toute personne désirant se présenter au scrutin présidentiel, que le candidat obtienne les parrainages de dix députés de l'Assemblée des représentants du peuple ou du Conseil national des régions et des districts, ou ceux de 40 présidents élus de collectivités locales en fonction au moment de l'acceptation des candidatures (conseils locaux, régionaux, ou municipaux), ou encore ceux de 10 000 électeurs inscrits sur le registre électoral, répartis dans au moins dix circonscriptions législatives, avec un minimum de 500 électeurs par circonscription.

Le fameux bulletin n°3

Le B3, l’extrait du casier judiciaire, est en effet un document indispensable pour que la candidature soit retenue. Certaines personnes ayant exprimé leur intention à se présenter au scrutin présidentiel ont reproché aux autorités tunisiennes un retard non justifié quant à l’obtention de cette fiche.

Le ministère tunisien de l’Intérieur a, par ailleurs, expliqué par voie de communiqué publié quelques heures avant la clôture des dépôts que «toutes les personnes ayant demandé une copie du bulletin n°3 ont pu l'obtenir, excepté celles impliquées dans des affaires pénales ou faisant l'objet de mandats de recherche».

«Les données mentionnées dans le B3 sont confidentielles et ne peuvent être consultées que par les personnes concernées», a assuré le département de l’Intérieur, appelant les citoyens en question à «contacter les différentes unités de sécurité pour fournir les numéros et les dates de ces affaires, afin de mettre à jour leurs dossiers judiciaires».

L'ISIE a souligné qu'aucun document manquant ne pourrait être ajouté après la clôture des candidatures.