Histoires de femmes en exil
La deuxième lecture publique gratuite, qui s’est déroulée dimanche, en fin d’après-midi, dans le jardin du Muséum Henri-Lecoq, était consacrée à un texte fort et engagé sur l’indifférence face à la « crise des migrants et des réfugiés ». Signée par la romancière, auteure dramatique et scénariste Sedef Ecer e-passeur.com raconte l’histoire de trois femmes en exil dans un monde peuplé de personnes errantes, malmenées par des catastrophes politiques, économiques et climatiques. Toutes dépendent de l’entreprise e-passeurs.com qui contrôle les frontières, leur identité virtuelle et leur trace numérique.
Rester ou partir« Ça fait des siècles que les perdants ne changent pas », explique Anaba à son frère, engagé dans la guérilla depuis son enfance dans ce village d’Amérique du sud, niché au pied du volcan.
Sage-femme dans un dispensaire, elle évoque les accouchements difficiles, le manque d’hygiène, les corps meurtris. Et finalement, elle choisit de quitter sa terre natale pour tenter l’aventure vers un ailleurs, forcément meilleur… Les réseaux sociaux deviennent pour ces trois personnages leurs seuls repères.
Les quatre lectrices ont alterné dialogues et messages envoyés sur WhatsApp, Facebook ou Twitter. Assis à l’ombre des feuillages, le public a écouté avec une vive attention ces paroles d’êtres humains, nomades sans nourriture, sans vêtements de rechange, sans papiers, apatrides numériques avec l’espoir chevillé au corps…