Un embrasement au Moyen-Orient, le cauchemar de Kamala Harris
Le premier coup porté à la "Kamala mania" pourrait venir du Moyen-Orient. Un embrasement régional, après l’assassinat fin juillet à Téhéran du chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh, imputé à Israël, interviendrait au pire moment pour la candidate démocrate dans la course à la Maison-Blanche. "La dernière chose dont [Joe] Biden ou [Kamala] Harris ont besoin à trois mois des élections, c’est d’être entraînés dans une escalade régionale majeure et compliquée et d’échouer à la gérer", a commenté l’analyste et ancien diplomate américain Aaron David Miller sur X.
Au sein du parti démocrate, une généralisation du conflit, et les drames qui s'ensuivraient, raviveraient les tensions liées à l’ultrasensible question palestinienne, surtout chez les jeunes de l'aile gauche, juste avant la convention démocrate (du 19 au 22 août). "Il faudrait que Kamala Harris trouve un moyen de satisfaire à la fois la frange anti-Israël (minoritaire mais très visible et prête à en découdre) et les poids lourds politiques et militaires qui voudront soutenir le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou. Une mission quasi impossible !" souligne l’historienne Françoise Coste.
Un élargissement de la guerre à de nouveaux acteurs – potentiellement l’Iran et le Hezbollah libanais – pourrait par ailleurs entraîner encore davantage les Etats-Unis dans la crise qui secoue la région, où ses bases militaires en Irak et en Syrie risqueraient d'être prises pour cible. Donald Trump ne manquerait pas de fustiger l’impuissance de l’administration Biden à maintenir la paix, tout en claironnant comme à son habitude que, lui, aurait évité le chaos.