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Август
2024

JO Paris 2024 : Angèle Hug sort sa "botte secrète" pour décrocher l'argent en kayak cross

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Rayonnante, souriante et fort sympathique en dehors de son kayak, Angèle Hug n’est pas là pour faire des câlins lorsqu’elle se présente sur la rampe de départ. Ce lundi 5 août, à Vaires-sur-Marne, l’Ardéchoise a montré les muscles pour décrocher la deuxième place de la première finale olympique de l’histoire du kayak cross.

Pourtant, en demi comme en finale, elle a squatté les dernières positions, avant d’effectuer deux superbes remontées. "On m’a rappelé tout à l’heure, qu’en finale, j’ai été quatrième pendant la course. En arrivant, je ne m’en rappelais même plus, je pensais que j’avais été maximum troisième. C’est ça aussi qui fait que je n’ai rien lâché. Je ne me suis jamais dit, c'est fini", souriait-elle après le podium.

Pour y parvenir, elle l’a joué finement, doublant ses adversaires sur le dernier “stop” (porte dont il faut faire le tour en revenant en arrière). "J’ai beaucoup de technique pour les passer. Soit “claquer le stop” avant que la deuxième arrive, mais pour ça il faut avoir de l’avance. Et sinon, comme je l’ai montré là, prendre l’intérieur et ressortir devant." 

"Je vais vous donner ma botte secrète : ralentir un peu, pour avoir plus d’inertie au moment de l’impact."

Avoir cet atout dans sa manche est une chose, mais encore faut-il savoir s’en servir correctement. "La technique, tout le monde l’a. La victoire d’Angèle, c’est d’abord une victoire stratégique. On l’a vu sur ses différentes courses, elle n’était pas première. Elle est venue prendre la place des autres et elle l’a fait de manière très intelligente", analysait le directeur technique national de la fédération française de canoë-kayak, Ludovic Royé.

"C’était un pari à faire de se lancer dans une nouvelle discipline"

Depuis le printemps, Angèle Hug travaille avec acharnement le kayak cross pour obtenir un ticket pour les JO. La place réservée en slalom était prise par Camille Prigent, alors, il lui restait la possibilité de décrocher un quota réservé au cross. "Ça fait un mois que je ne fais que du kayak cross. Je prends pas mal de coups dans les épaules, dans les dorsaux. J’ai un peu mal partout, un peu comme un rugbyman, mais finalement, je ne regrette pas (cette spécialisation)." Angèle Hug, vice-championne olympique

Elle a donc dû passer par le TQO (tournoi de qualification olympique) à Prague le 9 juin. Échéance qui lui a permis de se découvrir. "C’était un pari à faire de se lancer dans une nouvelle discipline, ça me faisait peur au début parce que c’est assez éloigné du slalom. Finalement, j’ai découvert que la confrontation, j’adore ça." En s’imposant en République tchèque, elle a démontré qu’en plus d’aimer cette nouvelle discipline, elle la maîtrise à merveille. 

"Ce n’est pas une surprise, mais un bel accomplissement"

Depuis cette course, les observateurs avisés, tels que le champion olympique de kayak slalom des Jeux d’Athènes, Benoît Peschier, la voyaient capable de monter sur le podium à Vaires-sur-Marne. "Elle avait montré qu’elle était super forte, qu’elle pouvait gagner. Plus on se rapprochait de la course et plus je voyais qu’elle était dans le coup. Ce n’est pas une surprise, mais un bel accomplissement."

Le grand public, lui, a découvert une discipline spectaculaire à laquelle il semble accrocher et une championne pour l’incarner.

Martin Lhôte