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Август
2024

Une visite guidée rafraîchissante pour aller à la source de l’histoire de Coudes

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Saviez-vous que le nom de Coudes ne fait pas référence à l’articulation qui relie le bras à l’avant-bras, mais qu’il provient du cours d’eau qui serpente la commune ? Car c’est bien à la Couze, l’affluent local de l’Allier, que Coudes doit son origine. "Il est assez fréquent que des villages portent le nom de la rivière qui les traverse", souligne Michel, le guide du jour.

Des anecdotes comme celle-ci, le guide-conférencier d’Agglo Pays d’Issoire (API) en a plein son sac à dos. Et ne manque pas de les partager avec son public, lors des visites qu’il anime, dans le cadre du programme d’été du Pays d’art et d’histoire d’API. Alors, pour connaître tous les secrets de Coudes, il faudra lire jusqu’à la fin...

Une histoire d’eau, de vin et de charbon

Ce lundi 29 juillet, il n’y a pas une goutte de pluie à l’horizon. Ils sont une petite trentaine de curieux à avoir bravé les températures caniculaires pour se rafraîchir les méninges. La chaleur a contraint les organisateurs à réduire le parcours initialement prévu, mais elle ne les empêche pas d’abreuver d’histoires les participants, installés bien au frais sur les bancs de l’église Saint-André. 

Car c’est non loin de l’édifice, à quelques mètres en contrebas, que se dessine le fil conducteur de la visite ; le cours d’eau autour duquel s’est organisée la vie des Coudois, dès l’époque mérovingienne. 

En témoignent les sarcophages retrouvés en l’église Saint-Genès, précieux témoins de l’existence d’une nécropole dans la commune, des siècles auparavant, comme l’évoque le guide. Mais, trêve de digression : pas question de perdre le fil. Pour comprendre l’histoire de Coudes, il faut remonter à la source. "Aujourd’hui, la rivière a un caractère reposant, remarque Michel, mais il faut imaginer qu’avant, elle était le berceau d’une activité intense."

Difficile d’imaginer qu’à l’endroit où les vacanciers viennent se baigner aujourd’hui, circulaient, jusqu’à la fin du XIXe  siècle, des bateaux chargés de charbon et de vin.

Tous les coteaux du Val d’Allier étaient tapissés de vignobles. Cette culture a profondément conditionné le bâti villageois.

assure le guide.

Quant à la précieuse pierre noire, elle provenait bien évidemment du bassin minier, et remontait, à bord des sapinières, le cours de la Couze, l’Allier, puis la Loire. "Grâce à la rivière, deux produits sont arrivés ici : le sel, et le fer", évoque Michel. 

Une fonction de route commerciale qui, comme partout en France, a fini par disparaître avec l’arrivée des chemins de fer. Mais la Couze est pleine de ressources, et pour le constater, il faut se rendre un peu plus loin dans le village, autour du bief (un canal dérivant l’eau d’une rivière, N.D.L.R). "La Couze a longtemps servi à alimenter les moulins. Rien que dans l’arrondissement d’Issoire, il en existait 350 !", s’exclame le spécialiste.

L’arrivée du pont suspendu

Route commerçante, source d’énergie, et aussi, frontière auvergnate, rappelle le guide. Une limitation du territoire qui a longtemps été franchissable grâce à des bacs au Moyen Âge, infrastructures accidentogènes. "L’installation du pont suspendu en 1846 a été révolutionnaire", commente Michel. Car contrairement à sa jumelle de Parentignat, et si elle est toujours praticable, la structure métallique qui enjambe la Couze à Coudes n’est pas protégée au titre des monuments historiques.

Et pour cause : il a dû être reconstruit, après son dynamitage lors de la Seconde Guerre mondiale, en 1944. 

Un dernier secret coudois pour la route ? Celui-ci tient en une gorgée ; gazeuse, quelque peu ferrugineuse et minérale... Car la commune recèle une source d’eau aux propriétés médicinales revendiquées. Alcaline, sodique, bicarbonatée, et chlorurée, elle permettrait, dit-on, de soigner les maux d’estomac ou l’arthrite... Encore faut-il réussir à l’apprécier, car son goût de fer ne plaît pas à tout le monde. "C’est très particulier !" s’amuse une participante de la visite.

Elora Mazzini