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Август
2024

Basket: Gabby Williams, guide suprême des Bleues

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Dès l'entrée en lice des Françaises, l'ailière de 27 ans a rappelé s'il le fallait qu'elle était bien l'atout principal de son équipe des deux côtés du parquet, comme en atteste sa ligne de statistiques impressionnante: douze points, huit passes, cinq interceptions, dans la lignée du tournoi de qualification olympique en Chine en début d'année où elle avait été élue meilleure joueuse.

Dans le détail, il y a eu ces pénétrations tout en explosivité dont elle a le secret, que ce soit avec sa main gauche ou avec sa main droite. Elle possède cette accélération qui lui permet d'ouvrir des brèches dans les raquettes adverses, arme trop peu vue durant les derniers matches de préparation aux Jeux olympiques.

Ce genre d'actions a souvent fini par un lay-up ou une passe pour une intérieure.

"C'est mon rôle de prendre mes responsabilités et de créer pour moi et pour les autres, Aimé (Toupane, NDLR) a été clair à ce sujet, c'est ce qu'il veut de moi, a-t-elle sobrement expliqué après le match. Du coup je suis contente de mon match. Je peux faire mieux, mais c'est un bon début."
Spécialiste des interceptions
C'est aussi en partie grâce à elle que les Bleues ont construit leur victoire au cours du deuxième quart-temps, où elles ont annihilé l'attaque canadienne, ne concédant que deux points, ce qui constitue un record olympique, hommes et femmes confondus.

Le cinq majeur composé de Leïla Lacan, Gabby Williams, Janelle Salaün, Valériane Ayayi et Marième Badiane est parvenu à cette prouesse.

"Le deuxième quart-temps, c'est comme ça qu'on veut jouer, a commenté Williams. On se fait confiance en défense: je sais que je peux prendre plus de risques, piquer un ballon, être plus haute, parce qu'il y a quelqu'un derrière."

Experte en interceptions, la native de Reno, à la frontière du Nevada où elle a grandi, a aussi besoin d'une assurance tout risque dans cet exercice périlleux. Cet équilibre (neuf interceptions au total) a été trouvé lors de l'entrée en lice contre le Canada (75-54), et devra être confirmé face au Nigeria.

Taulière des Bleues dès le début du tournoi, la Franco-Américaine n'a pourtant pas disputé la fin de la saison avec l'Asvel, rentrant en urgence aux États-Unis, où son père est décédé.
"J'ai failli pleurer pendant la Marseillaise"
"Mentalement, ça va, je suis contente d'être là, vraiment, ça fait du bien de retrouver l'équipe et les filles, disait-elle au début de la préparation. C'était bien pour moi de passer du temps avec ma famille."

Contre les Canadiennes, elle a pu la retrouver: ses cousins, ses tantes, ses frères et sœurs, sa nièce et sa mère étaient dans l'enceinte de la banlieue lilloise. "J'ai failli pleurer pendant la Marseillaise, c'était vraiment incroyable (l'ambiance, NDLR). En plus, c'était le premier match que ma famille voyait en direct de moi en équipe de France, donc il y avait beaucoup d'émotions."

En amont de la compétition, celle qui a grandi avec une mère et une grand-mère françaises rappelait que jouer pour l'équipe de France avait toujours été "(s)on rêve".

Lorsque Williams avait été sélectionnée pour la première fois en 2021 par Valérie Garnier, l'ancienne sélectionneuse lui avait demandé de "ramener cette mentalité un peu américaine", raconte la joueuse, "la grinta".

Pour le plus grand bonheur des Bleues.